vendredi 9 octobre 2020

Faut-il interdire l'école à cause des dérives de quelques enseignants?

Cet article, j'ai attendu quelques jours avant de l'écrire. 

Lorsque le ciel nous est tombé sur la tête vendredi dernier, nous avons tous été très choqués. En quelques mots, lâchés avec la délicatesse d'un tractopelle, tout notre quotidien est devenu incertain. Les libertés sur lesquelles nous avons bâti nos modèles de vie vont probablement nous être arrachées. Pire encore: sans avoir jamais rien commis de répréhensible... nous voici assimilés à de dangereux extrêmistes qu'il faudrait empêcher de nuire. Alors j'ai attendu quelques jours de redescendre en pression...


Faut-il interdire l'école à cause des dérives de quelques enseignants? 

Bien sûr que non ! Cela semble évident n'est-ce-pas? 

Pourtant, je découvre avec stupeur que lorsqu'il s'agit d'interdire l'instruction en famille pour tous à cause des dérives supposées de quelques uns... la majorité acquiesce. 

Déjà, de quelles dérives parlons-nous? Car l'instruction en famille... n'a absolument pas fait parler d'elle ces dernières années. Aucune histoire glauque concernant une famille de homeschoolers n'a fait les gros titres. Aucun terroriste ne sort de l'école à la maison: absolument tous ont été formés à l'école de la république. Alors quel drame, quelle dérive justifie qu'on nous ôte le droit fondamental de choisir le type d'éducation donnée à nos enfants, un droit garanti par la déclaration des droits de l'homme et du citoyen mais aussi par la constitution ? Le gouvernement ne donne aucun chiffre, et affirme simplement, en brossant de larmoyants clichés d'enfants djihadistes fanatisés dans des caves, que nous serions une population de séparatistes radicalisés. 


Une communauté ouverte et tolérante 

Ceux qui nous connaissent savent à quel point cette affirmation est grotesque. Ce qu'il faut savoir, c'est que la population "non sco" est incroyablement éclectique. Quand mon aîné était scolarisé, nous ne fréquentions que des familles du même milieu social que le nôtre. Avec l'école à la maison, nous nous sommes faits des amis de différentes religions, professions, bords politiques, milieux sociaux, ... Nous avons sympathisé avec des familles de viticulteurs provençaux, des israëliens dans le showbiz, des familles d'artistes nomades, des cathos tradis, des païens permaculteurs, des geeks, des navigateurs, des gilets jaunes mélenchonistes, des bobos de toutes les couleurs, et même... plein de familles d'enseignants ! J'ai découvert des familles qui comptaient chaque centime, et d'autres qui partaient fêter Noël en Laponie. Des gens qui étudient à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, et d'autres qui ont une cloche et un tableau noir dans le salon. Alors forcément, on partage, on rit et parfois on se chamaille sur des détails, mais tout ce petit monde a une chose essentielle en commun: le souci de permettre à chaque enfant de progresser et de s'épanouir dans ce qu'il aime. C'est cette passion des apprentissages en famille qui nous unit, très loin des clichés dans lesquels on aimerait bien nous enfermer. 

Et oui... ironie du sort, c'est à la communauté la plus hétérogène et la plus ouverte d'esprit de France que l'on reproche d'être séparatiste !


Les écoles clandestines 

Le gouvernement pointe du doigt les écoles clandestines. Mais ces écoles... sont déjà clandestines. Elles sont illégales. Les lois actuellement en vigueur permettent déjà de dissoudre ces "écoles", de poursuivre en justice leurs créateurs et de scolariser les enfants qui les fréquentent. Pourquoi cela n'est-il pas fait? 

L'instruction en famille n'a aucun lien, de près ou de loin, avec ces "écoles". Nous déclarons chaque année que nos enfants font l'école à la maison. Suite à ces déclarations nous sommes soumis à des contrôles qui vérifient que nos enfants sont instruits et épanouis. Chaque année nous recevons les services de l'éducation nationale à notre domicile, pour une inspection de chaque enfant individuellement. Nous recevons également les services de la mairie, qui vérifient que les enfants sont heureux et qu'ils ne manquent de rien. 

Si les dérives décrites existent réellement, elles ne sont que la preuve de la négligence des services censés appliquer la loi. 


Alors en attendant que la France retrouve la raison et le sens de sa devise, je vous invite à signer cette pétition, portée par les principaux acteurs du homeschooling français. 

Courage à nous tous: la liberté finira, tôt ou tard, par triompher 



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