mardi 19 avril 2016

Homeschooling: la sédentarité est-elle une fatalité?

Je me suis souvenue récemment d'une discussion avec avec un ami qui m'assurait que le sport, pour les mères qui font du homeschooling, n'est tout simplement pas optionnel.

Et... ça m'est longtemps passé très haut au dessus de la tête.

Tout fonctionnait pas trop mal et mon quotidien était bien rôdé: homeschooling-repas-taxi pour les activités des enfants-ménage-lecture-écriture... je n'avais ni le temps, ni l'énergie, ni même l'envie d'aller m'amuser à transpirer. J'avoue même avoir pensé qu'il était bien superficiel de sacrifier du temps en famille juste histoire de pavaner dans un 36.

Oui mais voilà: le homeschooling a un milliard d'avantages, il faut tout de même avouer qu'il pousse à la sédentarité. Finis les 4 allers-retours quotidiens maison-école en trottant derrière la poussette double. Finis les coups de stress à courir dans les escaliers à la recherche de cette fichue seconde chaussure. Finies les courses en toute hâte pour être à 16h30 devant le portail. Les petits homeschoolers ont beau cumuler les activités extra-scolaires: je ne sais pas chez vous mais ici ça ne compense pas.

Bref, toujours est il qu'au bout de 5 ans de homeschooling mes jeans et mes poumons criaient grâce. Monter les escaliers me demandait un effort. J'étais devenue plus irritable, plus fatiguée et incontestablement plus sédentaire.

J'ai repensé à Charlotte Mason et à ses conseils sur le fait de montrer l'exemple en se bougeant soi même, et à l'importance qu'elle donnait au fait de vivre une vie saine en extérieur. La swedish drill était peut-être ultra fashion en 1920... oui mais non: j'ai décidé de me mettre au running. C'est tendance le running. Cheap, pratique, hyper efficace, sans contraintes, et contrairement à la natation ça coupe l'appétit. Un créneau de libre et on peut enfiler ses baskets, ses écouteurs et partir fouler le bitume.


Je vous passe les réflexions des enfants au début: "tu sais courir toi?", "pourquoi t'es toute rouge?" "han! avec papa on va plus vite et plus longtemps!"... Merci les kids... mais figurez vous que maman, fut un temps, était une warrior.

Au bord de l'agonie ou pas, je me suis fixé comme seul objectif de courir trois fois par semaine: deux fois en semaine, une fois le week end. Pour y parvenir dès que j'ai une possibilité de m'absenter une heure, parce que mon mari rentre tôt par exemple, je le fais. Et si ce n'est pas possible, j'emmène toute ma smala avec moi: ils prennent leurs vélos pendant que je cavale derrière. C'est sport... mais c'est le but!

Au début je rentrais aux portes de la mort après 2,5 km. Au bout d'un mois je fais 5km 3x/semaine. Okay, c'est pas le marathon de Paris, mais je suis fière de mes petits progrès (et toc les kids!).

Ca fait plus d'un mois, et si j'avais su Rémy, je t'aurais écouté bien avant. J'assure beaucoup mieux au quotidien: je suis plus en forme, plus épanouie, plus patiente... et accessoirement je suis plus à l'aise dans mes jeans.

Mes petits astuces de homeschool mon sédentaire qui se met au running:

-Vous ne serez pas ridicule. C'était ma grosse crainte en me mettant au running avec une silhouette empâtée. 1/vous ne serez pas la seule. 2/le running c'est sans prise de tête; je ne me suis jamais sentie jugée, au contraire.

-prenez une bonne paire de baskets. C'est peut être le seul investissement à faire dans un premier temps. Et on en fait de très jolies maintenant!

-si vous ne pouvez ou ne voulez pas faire garder les enfants, emmenez-les: ce sont des coachs d'enfer. Les bébés peuvent aller dans une poussette de jogging (3 roues, avec un frein au guidon et des roues en pneumatiques): ça leur fera prendre l'air. Je le faisais avec mes deux aînés quand ils étaient tout petits, c'était génial. Les plus grands, dès 3-4 ans, peuvent prendre leurs vélos/trotinettes. Ma petite dernière a quatre ans et je cavale derrière. Ils ont juste ordre de rester dans mon champ de vision.

-j'adore l'application gratuite nike + running. Si vous possédez un smartphone, il suffit de le glisser dans un brassard de ce type. Vous aurez un suivi gps et des statistiques bien utiles pour suivre votre progression.

-Prenez vos écouteurs et prévoyez une super playlist, du genre survoltée. C'est juste génial: 40 minutes de solitude, à écouter de la bonne musique dans la nature, sans personne qui vous demande quoi que ce soit. Courir devient vraiment un plaisir.

-si vous voulez vous équiper, évitez le gros survet en coton. Vite mouillé de transpiration, il devient vite froid et désagréable. Les couleurs flashy sont à la mode: faites vous plaisir!

-"je suis fatiguée" n'est pas une excuse. C'est de ne pas faire assez de sport qui fatigue.

Et vous, super homeschool moms, comment faites-vous pour assurer physiquement au quotidien?

vendredi 1 avril 2016

Un manga sur l'école à la maison

Je n'étais pas franchement une fan du genre "manga": pour moi c'était dragonball z et Pokémon: no way. Et puis mes enfants ont reçu Chi, une vie de chat en cadeau, et ils se sont régalés à la lecture des 5 volumes de la Bible en manga (qui est vraiment très très bien faite: fidèle aux textes, merveilleusement bien dessinée... une perle qui chez nous a plu aux adultes comme aux enfants). Alors petit à petit j'ai revu mes préjugés et découvert que le genre manga propose aussi de très belles choses!

C'est justement le cas de cette jolie trouvaille qui pourrait vous intéresser et sur laquelle je suis tombée grâce aux éditions Akata:


C'est le récit autobiographique d'un petit garçon pas tout à fait comme les autres, qui a du mal à trouver sa place et qui comprend très vite qu'il n'est pas dans le moule. Quoi qu'il fasse, Masatomo se sent en décalage: paraître "normal" et se fondre dans la masse lui demande des efforts considérables. Un jour il se rend jusqu'au bureau de la maîtresse pour bredouiller "je n'ai pas compris". Il reçoit pour toute réponse une gifle monumentale. Dès lors commence un long combat, entre phobie scolaire, tentatives de normalité et passion pour le dessin.

Alors ce n'est pas tout à fait notre quotidien puisque Masatomo est un enfant en souffrance. Il ne vit pas le homeschooling par choix familial, mais à cause d'un échec scolaire et social très lourd à porter pour un si jeune enfant. Les profs à domicile et psys en tout genre se succèdent or plus les adultes autour de lui insistent pour le remettre dans le système, plus Masatomo s'isole. En tant que parent de petits homeschoolers c'est rageant, on a juste envie de crier "mais fichez-lui la paix, acceptez-le comme il est, valorisez son talent pour le dessin!".

Bref, j'ai été profondément touchée, et je l'ai passé à mon grand de 9 ans qui est en train de le lire d'une traite. C'est un petit livre à mettre entre toutes les mains: parents, enseignants et enfants  (dès 7ans je dirais)!