lundi 21 décembre 2015

L'hiver: fichier d'activités à imprimer

Voici un petit dossier de graphisme, dans la lignée des précédents .
Après l'automne, Noël et le Pôle-Nord, les petits vont s'amuser sur l'hiver.
Encore une fois, je l'ai créé pour mes propres enfants de 3, 5 et 7ans; en espérant qu'il plaise aux vôtres.

Une vingtaine de pages pour découvrir le conte original d'Andersen "La reine des neiges", pour dormir avec les animaux qui hibernent, skier, patiner, accompagner une cigogne vers l'Afrique, nourrir les oiseaux qui restent ou encore compter avec le chef les provisions d'hiver…

Le fichier est protégé par les droits d'auteur; merci d'avance de ne pas le partager sans faire de lien vers ce site.

Je souhaite une très belle saison aux grands et aux petits Homeschoolers!




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vendredi 18 décembre 2015

Charlotte Mason: Quels supports pour la narration?

J'ai pleinement réalisé récemment l'apport de la narration. Emballée par les préceptes de Miss Mason, j'étais déjà convaincue par cet exercice, mais je n'avais pas énormément d'attentes à son égard. Lire puis laisser l'enfant raconter.... en apparence c'est si simple, presque anodin! Je comprends maintenant, après plusieurs années de pratique, à quel point la narration est essentielle. 

Cet exercice est le plus difficile et le plus complet qui soit. Il fait travailler la mémoire plusieurs fois par jour, habitue les enfants à se concentrer, à organiser leur pensée, à classer des éléments par ordre d'importance, à restituer un récit de façon chronologique, à prendre la parole debout face à une petite assemblée... en plus d'enrichir considérablement leur vocabulaire et leur culture générale. Il remplace les quizz, fiches de lecture, questionnaires de compréhension et autres évaluations: avec la narration non seulement l'enfant mémorise, mais on sait parfaitement ce qu'il a retenu et où il en est de ses apprentissages. 

Sans être pour autant au centre de la pédagogie Charlotte Mason, il en est une composante essentielle dans de nombreuses matières et les enfants sont habitués désormais à travailler ainsi. Ils sont aujourd'hui capables de restituer un récit de plusieurs pages dans ses moindres détails, après une seule lecture et sans prise de notes.


Help! Je ne sais pas par où commencer!

Voici quelques principes de base: 

-La narration, en quelques mots, c'est: l'adulte lit un extrait littéraire puis l'enfant le raconte à haut voix. 

-C'est un exercice difficile, donc prohibé avant six ans. Commencé trop tôt il risquerait de braquer l'enfant. Charlotte recommandait de ne pas formaliser les apprentissages académiques avant l'âge de six ans, et cela vaut dans tous les domaines: si un petit veut raconter son livre ou sa journée spontanément, tant mieux: on l'écoute. Mais on ne devrait jamais lui demander de le faire (oui, c'est dur!). 

-Charlotte demandait aux parents et aux précepteurs de faire cet exercice eux mêmes avant de l'instaurer dans leur quotidien, pour comprendre son fonctionnement et ce qui peut poser problème. 

-Jusqu'à neuf ou dix ans, c'est toujours l'adulte qui fait la lecture à voix haute avant de laisser l'enfant raconter. Au delà de cet âge on peut laisser les enfants lire silencieusement avant la narration. 

-On ne lit qu'une seule fois. L'enfant sait qu'il n'y aura aucune seconde lecture: il doit s'habituer à tout retenir du premier coup. S'il ne se souvient de rien au début tant pis: on passe à autre chose et on recommence avec un autre récit tous les jours, jusqu'à ce qu'il se familiarise avec l'exercice.

-Ce sera très approximatif au début: c'est normal. Pour aider l'enfant qui ne sait pas par où commencer, on peut, au début, l'orienter avec de petites questions. 

-Quand plusieurs enfants ont suivi la lecture on divise le récit et les enfants se succèdent pour en faire la narration: l'un prendra le début, le second le milieu, et le dernier la fin. Personnellement je tire au sort l'ordre de passage. 

-La narration est toujours orale avant dix ans. On peut ensuite demander des narrations écrites, mais en ne délaissant jamais l'exercice de la narration orale. 

-L'idée n'est pas de réciter mais de restituer tout ce que l'on a retenu d'un récit pour se l'approprier.

-La narration orale a lieu debout, face à l'auditoire. 

-Une narration n'est jamais corrigée. L'enfant peut être repris toute la journée pour ses fautes de français, mais pas durant la narration: il doit s'habituer à prendre la parole seul et à raconter une histoire face à une assemblée qui l'écoute en silence. Si un gros défaut a besoin d'être corrigé (mains dans les poches, triturage de cheveux, "euuuuuuh" etc... : penser à en faire le rappel avant la narration, pas pendant).

-En revanche on peut encourager par des sourires, des hochements de tête... et des félicitations à la fin! Ici nous avons pris l'habitude d'applaudir: les petits adorent!

-Une fois par trimestre, Charlotte Mason demandait des "narrations orales de synthèse". Elle donnait un sujet dans chaque matière, et attendait de l'enfant qu'il mobilise toutes ses connaissances et organise une longue réponse structurée et argumentée avec de nombreux exemples. C'est une khôlle de prépa adaptée aux plus jeunes: cela lui permettait de se faire une idée du niveau de chacun et d'évaluer la progression, tout en exerçant les enfants à organiser leur savoir.

Pour toutes les matières? 

Dans une instruction Charlotte Mason, la narration n'est pas présente dans toutes les matières (elle est absente en poésie, écriture, copie, grammaire, langues étrangères, histoire de l'art, musique et mathématiques). La narration seule ne suffit pas, l'enfant a aussi beaucoup besoin d'écrire. Mais c'est une composante essentielle en:
- histoire, 
- géographie, 
- Bible, 
- sciences 
- et littérature/ culture générale. 

De quelle longueur devrait être l'extrait lu? 

On le voit vite à l'usage! Très court au début, il s'allonge avec les années. Si l'enfant bloque complètement, ne pas hésiter par commencer avec une seule phrase. Charlotte Mason conseillait de ne pas excéder 15 minutes de lecture et 15 minutes de narration. 

Quels supports choisir pour la narration? 

Tous les living books sont appropriés à cet exercice. Mais pour commencer, il vaut peut être mieux opter pour de courts contes ou fables. 

Sur les chemins de France par exemple est un excellent recueil de petits contes découvert grâce aux cours Sainte Anne. 

Usborne édite de très beaux livres sur la Bible, sur les mythes grecs et nordiques, les grands ballets... 


Par ailleurs je n'ai ni action ni partenariat avec la librairie des écoles (ni avec aucune marque d'ailleurs) mais les petits homeschoolers et moi sommes absolument fan de leur série de beaux livres. Ils sont tout simplement parfaits: une page = une narration. Les illustrations sont somptueuses, les récits captivants, et les anecdotes bien choisies. 


Et chez vous, avez-vous mis cet exercice en place? 
Comment se passent les narrations? 

samedi 5 décembre 2015

Préparer Noël avec des petits

Il m'arrive régulièrement de fureter sur les groupes d'enseignants, en quête de bonnes idées. Je suis surprise par l'énergie qui y est déployée pour trouver "des bricolages vraiment originaux", des chants "qui changent de vive le vent!" et des contes "tout sauf traditionnels". 

Charlotte Mason avait des idées que j'aime beaucoup sur ce point. Les fêtes de Noël, comme la nature d'ailleurs, ne sont pas nouvelles. Pour nous c'est du "déjà vu": il neige depuis des milliers d'années, et ce sera notre énième Noël, notre trentième crèche et notre cinquantième sapin. Mais l'enfant, lui, est nouveau! En prenant de l'âge on a tendance à chercher de la nouveauté et à oublier que l'enfant, lui, n'a pas eu le temps de se lasser de ce qui nous émerveillait jadis. Je pense que c'est en grande partie ce qui motive le système scolaire à renouveler sans cesse ses programmes. D'une année sur l'autres enfants sont différents, mais les enseignants, eux, sont toujours les mêmes. Quand nous cherchons de nouvelles méthodes, de nouvelles idées d'activités ou encore de nouveaux jeux pédagogiques... ce n'est pas toujours parce que les précédentes ne fonctionnaient pas. C'est la plupart du temps parce que nous, adultes, avons envie de changer. Parce que nous sommes à l'affût de la dernière mode, bonne ou mauvaise. 

J'ai décidé, et la pédagogie Charlotte Mason m'a beaucoup aidée sur ce point, de cesser de courir après la dernière nouveauté: pour l'enfant tout est nouveau! De mon côté j'essaie de porter un regard neuf sur ces petites traditions. Nous n'avons pas besoin d'innover sans cesse: la simplicité est rassurante, reposante, et les vieilles traditions sont un lien entre les générations. En cette difficile fin d'année 2015 elles sont plus nécessaires que jamais parce qu'elles nous rassemblent autour d'une culture commune. 

Alors pour préparer Noël, comme chaque année, nous avons sorti la crèche provençale et décoré un grand sapin. 


Les petits m'aident un peu chaque jour à choisir ou confectionner les présents, puis à les emballer en secret, en imaginant la joie de celui qui ouvrira le paquet. 

Nous écoutons et apprenons des chants traditionnels qu'ils pourront chanter en coeur avec leurs arrière-grand-parents le soir de Noël: Minuit Chrétien, Il est né le divin enfant, Mon beau sapin, Vive le Vent, Douce nuit...


Nous relisons la Bible. 


Sans oublier de ressortir tous ces jolis contes et albums de Noël sur les trolls, lutins, petites marchandes d'allumettes, casse-noisettes et autres ours généreux. 


Nous veillerons à ce que le Père-Noël ne sorte pas trop des contes de fées. Sans pour autant en faire un tabou, nous ne leur faisons pas croire en son existence réelle. La magie de Noël n'a pas besoin de listes de "je veux tel et tel jouet": je préfère qu'ils se préoccupent de ce qu'ils vont offrir aux autres plutôt que de savoir si leur commande sera ou non honorée par un bonhomme imaginaire. Et surtout... je ne prends pas de plaisir à m'amuser de la crédulité des enfants: je préfère me réjouir avec eux de la vraie beauté de Noël. 

Nous découperons la crèche, les anges et les jolis ronds de serviettes du dossier sur Noël

Nous cuisinerons pour nous réchauffer des sablés, du pot au feu, de la brioche, du vin chaud (et sa délicieuse version pour enfant), tout en songeant au repas du réveillon et à son champagne, ses huîtres, son foie-gras,  sa dinde, sa bûche... 

Et les bonhommes de pain d'épice offerts aux voisins et à toute la famille auront cette année encore la bouche qui dégouline et les yeux de travers, mais ils feront la fierté de leurs petits pâtissiers. 


A tous, je vous souhaite une magnifique période de l'Avent avec vos enfants. 
Dans la simplicité et dans la joie. 


vendredi 27 novembre 2015

Dossier sur Noël

Je m'y prends tôt cette année pour préparer les activités de décembre, qui arrive à grands pas.
Ce dossier d'une vingtaine de pages est terminé, je le partage avec vous en espérant qu'il plaise à vos petits.
Je l'ai conçu comme les précédents, en pensant à mon petit homeschooler de 5ans qui a des difficultés en graphisme, et que je cherche à amuser pour qu'il progresse.
Néanmoins je sais qu'il amusera beaucoup mon grand de 6 ans, et que la petite de 3ans pourra en réaliser une grande partie avec mon aide. Comme d'habitude, le dossier parcourt plusieurs facettes de la fête de Noël: de la naissance de Jésus au repas du réveillon, en passant par l'inévitable père-Noël et ses cadeaux...

Enjoy! Amusez-vous bien!



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jeudi 26 novembre 2015

Ecole à la maison: comment sauter le pas?

Chaque semaine je reçois une quantité impressionnante de mails. J'essaie de répondre à un maximum de messages, mais malheureusement le quotidien bien chargé d'homeschool mum prend souvent le dessus et certains messages "passent à la trappe"; je m'en excuse sincèrement. Parce que vos interrogations sont souvent les mêmes, trois personnes m'ont autorisé à publier ici leurs questions afin que j'y réponde et que vous vous sentiez peut-être moins seuls avec vos angoisses. C'est parti!




Vos enfants étaient-ils d'accord à 100% ou y-a-t-il eu des réticences de leur part?
Nous avons commencé lorsque mon fils avait quatre ans. Il était emballé à cette idée. Nos voisins faisaient l'école à la maison donc ce n'était pas un saut vers l'inconnu; je pense que cela nous a tous beaucoup rassurés. Les plus petits, qui ne sont jamais allés à l'école, sont très intrigués lorsque nous passons devant une cour de récréation. Je leur demande parfois s'ils aimeraient y aller mais pour l'instant c'est un non catégorique. Vu de l'extérieur ils trouvent ça trop bruyant, ils ont peur de manquer de temps... et l'un de mes fils est terrifié à l'idée d'y attraper des poux (les panneaux "alerte aux poux" sont presque systématiques devant les écoles)! 

Tu ne doutes jamais?
Tout le temps! Je suis sans cesse en train de réfléchir à comment présenter tel sujet pour qu'untel comprenne mieux. Il m'arrive de me demander si nous avons fait le bon choix, parce que ce n'est certainement pas le plus "facile" dans la société actuelle. Mais au final, quand je doute, leurs progrès et leur joie de vivre sont la meilleure des réponses.

Nous n'arrivons pas à franchir le pas... Peur des réactions de l'entourage, nous habitons à 500m de l'école et avoir des remarques dès que l'on croisera un parent d'élève me semble difficile à supporter pour moi et les enfants dans la durée... Comment avez-vous pris votre décision? 
En voyant notre aîné en souffrance. Nous avons juste pris du recul: 
-il n'est pas acceptable qu'un enfant de quatre ans soit aussi malheureux à l'école. 
-il n'est pas acceptable de voir sa curiosité s'éteindre de jour en jour. 
-il n'est pas acceptable qu'il progresse aussi peu sur le temps scolaire et autant durant les grandes vacances. 
-il n'est pas acceptable qu'il rapporte à la maison des cahiers remplis d'âneries et des avant-bras couverts de morsures.
Partant de là, l'avis et le regard des autres... cela devient totalement accessoire. 


Comment avez-vous géré les réactions parfois négatives de l'entourage, tant au niveau de la famille que du voisinage?
Ca a été une belle surprise! 
Les réactions ont été vraiment positives lorsque nous l'avons annoncé. Deux copines enseignantes l'ont pris comme une attaque personnelle et ont coupé tout contact, mais sinon nous avons plutôt eu des encouragements très sympas. Une ou deux fois par an j'essuie des remarques désobligeantes venant d'inconnus ("vous voulez les garder pour vous, c'est égoïste", "et les services sociaux ne vous disent rien?", "dire que tant de gens se battent à travers le monde pour avoir une éducation, vous vous crachez dans la soupe", "vous n'avez pas peur pour leur avenir dites-donc!", "vous voulez jouer à la maîtresse en fait?"...). Je passe vite à autre chose: le monde compte assez de personnes passionnantes et ouvertes d'esprit, il serait dommage de s'attarder avec les autres. 

Comment faites-vous pour tout ce qui concerne le "roulement" de la maison ? les courses, le linge, la cuisine, les rdv (para)-médicaux pour chacun, le temps de s'organiser préparer les activités le matériel etc...?? 
Hum... sujet hautement sensible. 
Faire l'école à la maison c'est plus de bazar, plus de repas et plus ménage... et moins de temps libre pour ranger, cuisiner et nettoyer. Dire le contraire serait mentir: ma maison était beaucoup plus propre et rangée avant! Un jour j'aurai une belle maison impeccable... mais elle sera vide de fou-rires, de petits pas qui trottent sur le plancher et de concours de quatre-pattes dans les escaliers. Tout cela passe tellement vite: j'ai juste envie d'en profiter plutôt que de passer ma vie à faire les courses et le ménage pendant qu'ils sont à l'école, pour ensuite m'énerver après eux le soir parce qu'il faut vite finir les devoirs. 

Mais même si j'ai appris à ne plus être maniaque, j'essaie de m'organiser au maximum pour garder la tête hors de l'eau:
-je me fais livrer les courses. 
-je n'ai pas de plaisir à cuisiner, donc je délègue volontiers (vive Picard!)
-concernant le linge, chacun a son panier et son jour de lessive. J'aide les deux petites de trois et cinq ans bien sûr, mais tous les autres sont autonomes (dès 7 ans on est cap' de gérer son linge, les garçons sont même assez fiers de s'en occuper eux-mêmes). 
-les enfants qui ont des corvées s'en sortent mieux dans la vie. Ca tombe bien parce que sinon sans femme de ménage je ne peux pas m'en sortir! En plus des chambres (chacun est responsable de la sienne), nous avons tous des corvées. La répartition des tâches a été décidée en commun, selon les capacités et les préférences. Le tableau est affiché sur le frigo: chacun connaît son rôle, même le bébé!
-les rdv médicaux: je sacrifie une journée début septembre pour les check-ups complets, éventuels vaccins et innombrables certificats sportifs. Ils sont très rarement malades mais quand cela arrive mon généraliste vient à domicile. Si j'ai besoin d'un rendez-vous médical pour moi, je fais garder les enfants. 

Avez-vous du temps juste pour vous ? 
Pas assez! Mais je suis heureuse, très heureuse. J'ai moins de moments "pour moi", mais je les apprécie beaucoup plus. J'ai un mari, des parents et une baby-sitter formidables. 


Avez-vous fait l'école à la maison tout en étant enceinte ? Cela me paraît difficile de tout gérer, et la fatigue ?
Oui, pour la grossesse de la petite dernière. J'ai des grossesses assez épouvantables, j'étais donc assez vite alitée. Ca a été une période plus "lente" au niveau du homeschooling, mais nous avons avancé tout de même. Ils travaillaient et dessinaient sur la table basse, et je profitais des après midis libres pour faire la sieste. Je pense même qu'enceinte le homeschooling est moins fatiguant que les conduites école-maison quatre fois par jour. 

Vos enfants coopèrent-ils tous naturellement ? Comment gérez-vous les moments où la motivation est moins grande, où chaque leçon génère conflit et discussion ? Comment gérez-vous les susceptibilités de chacun, et votre propre fatigue/lassitude/énervement...?
C'était ma grande angoisse: l'enfant qui ne veut rien faire, qui veut rester au lit toute la journée. Mais je n'ai pas du tout ce problème. Ils sont tous, tous les jours, à 9h sur le canapé pour le récit et la narration qui débutent chaque matinée de travail. Il est déjà arrivé que "ça ne passe pas" mais ça arrive de moins en moins depuis que nous avons une routine avec une grande diversité de matières: s'ils bloquent complètement sur la conjugaison, on passe de toute manière assez vite à autre chose donc ils n'ont pas le temps de se braquer. 


Et vous, quelles sont les questions que vous vous posiez? 

mardi 10 novembre 2015

Pourquoi l'école n'est pas adaptée aux garçons

On parle beaucoup des filles, de leur trop faible représentation dans les filières scientifiques, de l'inégalité des salaires... Mais en dehors de Brighelli, qui parle des garçons et des difficultés qu'ils rencontrent?

80% des élèves de classes-relais sont des garçons, ainsi que les trois quarts des jeunes orientés en filières professionnelles adaptées. Les filles sont 69% à obtenir un bac général, contre 58% des garçons, et elles y obtiennent les meilleures notes.

C'est un simple constat: en France, l'échec scolaire se conjugue au masculin.


Pourquoi? 

On sait aujourd'hui que plus un corps enseignant est féminisé, plus les garçons sont en échec scolaire. Si les garçons qui ont atteint le bac parviennent à faire des études plus longues, c'est tout simplement parce que la part de professeurs masculins augmente considérablement au fil de la scolarité.

Le problème n'est pas que ce soit une femme qui enseigne à un garçon. Le problème est que l'école française est faite par les filles et pour les filles. Les garçons, dans leur écrasante majorité, ne restent pas assis sagement en attendant la sonnerie. Ils ont besoin de sortir, de courir et de se défouler.

Comment la pédagogie Charlotte Mason peut-elle nous aider à ne pas tomber dans le même piège à la maison? 


De formidables papas me lisent (Hello Rémy, Eric...), mais statistiquement le homeschooling est plutôt une affaire de mamans. Et vous êtes justement nombreuses à me questionner sur Charlotte Mason en pensant que cela convient mieux aux filles férues de littérature et d'observation de la nature. Charlotte Mason insiste au contraire énormément sur les besoins des garçons:

Du temps dehors pour courir

L'école de 2015 est hygiéniste.

Son sol absorbe les chocs, et la taille de ses marelles est normée. Ses rares arbres doivent être assez grands pour qu'on ne puisse pas y grimper. C'est sans aucun doute la plus terrible carence de l'école moderne.

 J'ai vu récemment une école se construire dans une des plus belles vallées de France. On a bétonné des champs magnifiques avant de monter tout autour un grand mur de fer. Là où il y avait une faune et une flore passionnantes, il n'y a aujourd'hui plus que du bitume bariolé avec vue sur la cantine et ses oeufs en tube. Pourquoi? On vous répondra que c'est pour la propreté: laisser le champ comme cour de récréation, vous n'y pensez pas: les enfants rentreraient en classe avec de la terre sous les chaussures!

Dans la pédagogie Charlotte Mason le temps en extérieur est une priorité. Il a autant d'importance que la leçon de conjugaison.Les enfants en bonne santé grimpent aux arbres. Ils ont les joues roses, les ongles noirs et de la terre sous les chaussures. C'est primordial pour tous les enfants, et encore plus pour les garçons qui ont absolument besoin d'espace pour courir et se défouler.

Pas de "maternelle"

CM recommandait de ne pas commencer l'instruction de l'enfant avant 6 ans. Les garçons sont souvent un petit peu en "retard" en langage et en motricité fine. Commencer le formel à six ans leur laisse le temps d'enrichir leur vocabulaire et d'apprendre à être plus précis dans leurs mouvements. Quand ils commencent à écrire, ils sont plus posés et concentrés qu'à trois ou quatre ans.

Des leçons courtes et variées, sans devoirs du soir

Sachant que les troubles de l'attention et de la concentration touchent surtout les garçons, on ne peut rêver d'un meilleur "traitement". Tout le travail devrait être accompli le matin. Les enfants n'ont pas le temps de faire des devoirs du soir: une bibliothèque entière de livres palpitants les attend!

De la compétition

Par "compétition" Charlotte Mason ne parlait pas d'une lutte sans merci pour qui arrivera premier en collectionnant les 20/20. Elle évoquait plutôt tous ces petits défis personnels que représentent un roman de 600 pages, une narration ou un problème de maths difficile. Il faut voir le sourire d'un enfant lorsque, debout devant nous, il parvient à se souvenir du prénom d'un personnage secondaire. C'est à ça qu'ils carburent, bien plus qu'aux notes!

Des héros!

Les garçons, comme les filles d'ailleurs, ont besoin de se projeter et de rêver. Si l'éducation ne leur fournit pas suffisamment de héros "vivants", c'est la publicité qui s'en chargera... à grands coups de pokémons et de spider-man.

Avec la pédagogie Charlotte Mason l'enfant grandit entouré de figures emblématiques. Ce ne sont pas juste des noms sur une frise et sur un polycopié. Héraclès, Jules César, Richard Coeur de Lion, Napoléon...  deviennent pour eux des amis proches, découverts à travers les living books et précieusement consignés dans le livre des siècles.

Des après-midis libres pour faire du sport et pour poursuivre leurs intérêts personnels

Quand les journées sont trop longues, combien de temps vous reste-t-il pour lire, rêver, pratiquer votre sport préféré, apprendre à vous ennuyer, graver un petit morceau de bois, peindre ou inventer une recette? Tout cela n'est possible qu'avec des leçons concentrées sur la matinée. Vous n'avez pas besoin de ritaline quand vous passez trois heures par jour dans la boue à courir après un ballon.


mardi 27 octobre 2015

La pédagogie Charlotte Mason, le livre enfin publié!

Le succès de La pédagogie Charlotte Mason en version ebook a largement dépassé ce que j'avais imaginé lorsque je me suis lancée dans l'aventure: il est régulièrement meilleure vente de la rubrique scolaire et parascolaire sur amazon!
MERCI de tout coeur de l'avoir accueilli avec autant d'enthousiasme.
MERCI pour vos petits mots, vos encouragements, vos questions...
Cette expérience a été extraordinaire!

Vous avez été très nombreux à réclamer une version papier. Elle arrive avec l'automne: juste à temps pour être dévorée avec une tasse de thé, emmitouflé sous un plaid! Je vous invite à la découvrir et à la feuilleter sur Amazon, dès aujourd'hui, PAR ICI!



Pour en savoir plus sur la pédagogie Charlotte Mason:

jeudi 22 octobre 2015

Mon enfant est lent


On ne compte plus les articles et les ressources dédiés aux enfant "à haut potentiel", et de plus en plus d'établissements ouvrent des classes spécialisées en petits génies. Mais on oublie un peu trop facilement qu'il existe autant d'enfants lents que d'enfants rapides. Dans un monde de compétition et de performance, l'enfant lent est un vrai tabou. 

Pourtant, à partir du moment où vous faites du sur-mesure, que l'enfant soit lent ou rapide n'est jamais un problème. 

1- Mon enfant est-il lent? 

-il a beaucoup de mal à se concentrer
-il faut sans cesse l'encourager à ne pas perdre le fil de ce qu'il fait (sinon il rêve ou digresse)
-il a du mal à organiser son temps de travail
-il tarde à avoir de l'autonomie
-il faut répéter plus souvent: il a tendance à oublier ce qui a été fait la veille
-il se décourage vite: "je n'y arriverai jamais"...
-il a des problèmes d'estime de soi: "de toute façon je suis nul"...

2- Comment l'aider?

-Instaurer une routine. 

La routine crée des automatismes. Tout ce qui est fait par "habitude" est plus facile: l'enfant se pose moins de questions sur son emploi du temps. Il sait quand il devra travailler, et quand il aura du temps libre pour ses loisirs. C'est encore plus rassurant pour un enfant lent puisqu'il sait exactement à quelle heure il aura terminé. Même si son exercice semble interminable, il entrevoit le bout du tunnel. 
Il existe de nombreux exemples de routines ici, ici ou encore ici!

-Eviter les distractions

On sait aujourd'hui qu'un enfant travaille mieux dans une pièce sobre que dans un environnement surchargé d'affiches et de matériel. On range les ipads, on éteint la radio (et s'il y en a une à la maison, on enlève la TV de la pièce où l'on travaille), on organise bien le bureau et on impose le chuchotement pendant les heures de homeschooling. 

Bref: on crée une atmosphère propice à la concentration!

-Privilégier les leçons courtes!

Faire travailler un enfant 3h d'affilée n'est pas un problème si les leçons sont courtes et variées. A 7 ans, on devrait changer de matière tous les 1/4 d'h, en alternant le type de leçon: orale, écrite, physique, intellectuelle, abstraite, logique... On veut capter son attention, et la garder: il vaut mieux travailler concentré pendant 15 minutes et changer de sujet que de rêvasser 1h sur une même matière.

-Adapter le rythme

L'enfant lent mérite une aussi bonne instruction que les autres. Ce n'est pas la qualité qu'il faut revoir à la baisse, mais la quantité de travail en un temps donné. La mauvaise idée serait d'opter pour des manuels ou des cours simplifiés. Cet enfant est peut-être lent, mais il n'est pas idiot. Continuez à privilégier les bons cours par correspondance, ainsi que les bons ouvrages, précis et vivants, écrits dans un français soutenu. C'est en étant ainsi stimulé qu'il progressera.

-Changer de méthode. 

Vous pensez que votre méthode est infaillible? Attendez d'avoir un enfant lent! 
S'il ne comprend pas, on recommence. S'il ne comprend toujours pas, on explique autrement. 

-Le féliciter!

Mettre l'accent sur ce qui est bien fait plutôt que sur le reste. Retrouver une dynamique positive: "Bravo, tu as fait un excellent travail ce matin!".

-Travailler la narration

Apprendre par la narration est un exercice fabuleux, qui s'applique à de nombreuses matières. Il permet d'aller plus vite, et de stimuler de façon remarquable un enfant lent à l'écrit. Cela encourage la concentration, la mémorisation, et l'expression orale. 

-Prendre du recul

Se demander tout simplement "quel est mon but en tant qu'éducateur"? Qu'il ait son bac à 18 ans? Qu'il n'ait pas de retard par rapport au "niveau moyen de l'éducation nationale"?... Ou qu'il devienne une bonne personne, qui s'intéresse à une multitude de sujets? 

Cet enfant là n'a peut-être pas les capacités pour faire de longues études, mais une chose est sûre: il est capable d'être utile à la société en devenant un travailleur consciencieux, un mari honnête, un père aimant et un ami serviable. L'humanité est faite d'intellectuels et de manuels, de gringalets et de forces de la nature; et chacun est important, chacun a son rôle à jouer. Il doit juste trouver son domaine. 

-Se détacher des programmes

L'enfant "moyen" n'existe que dans l'imagination des créateurs des programmes de l'éducation nationale. La réalité est toute autre. Vous avez des enfants capables d'aller deux fois plus vite, et d'autres auxquels il faut beaucoup, beaucoup plus de temps. Mais à force d'obliger tous les enfants à suivre le même rythme, aujourd'hui un élève de troisième sur cinq n'atteint pas le niveau CM2 en maths, et 20% des élèves de sixième ont de grosses difficultés en lecture

On ne voit ça que dans l'éducation nationale. En karaté vous ne passerez une ceinture que si vous en avez le niveau, votre âge importe peu! Mais petit à petit, ceinture après ceinture, vous progressez sans être "largué". Soyez un bon Sensei: tant pis si l'enfant est "en retard" en maths ou en français: revenez en arrière, reprenez les bases, prenez le temps dont il a besoin pour comprendre, mais progressez pas à pas. 

-L'encourager dans un domaine dans lequel il excelle

L'enfant lent a souvent de gros problèmes d'estime de soi. C'est moins problématique en école à la maison, puisqu'il n'a pas à porter le fardeau d'être celui qui ne comprend pas, celui qui est en queue de classement, celui qui cumule les zéros (enfin: les "vert", les D-, les bonhommes qui grimacent ou les koalas, soyons modernes!). 

Mais même à la maison, l'enfant lent peut se placer en situation d'échec: "je ne comprends pas, je n'y arriverai jamais, c'est trop dur". Il existe forcément un domaine dans lequel il est doué: danse? piano? peinture? rugby? sculpture? natation? jardinage?... il a encore plus besoin que les autres de se sentir bon pour quelque chose, de retrouver un peu d'estime personnelle. 


Et vous, quelles sont vos astuces avec vos enfants lents? 

dimanche 11 octobre 2015

Charlotte Mason: origamis et jolis pliages (paper sloyd)


Charlotte Mason avait une façon bien à elle d'introduire la géométrie: le "paper sloyd", un mot dérivé du suédois slöjd pour désigner le travail du papier.


L'idée est comme toujours d'utiliser des choses toutes simples pour apprendre; en l'occurence fabriquer de petits objets pratiques à l'aide de feuilles toutes simples (enveloppes, marque-pages, petites boîtes, éventails, carnets, pochettes...). On peut aussi se lancer dans la réalisation de maquettes et de patrons d'objets à réaliser dans d'autres matériaux. 

L'enfant, en pliant le papier, fait travailler sa motricité fine et sa créativité tout en découvrant les bases de la géométrie: mesures, symétries, angles, bissectrices, patron plat et passage en 3 dimensions... 

Cette discipline est introduite vers huit ou neuf ans, selon les enfants. Jamais avant, tout simplement parce que le paper sloyd nécessite d'avoir déjà de bonnes notions en mathématiques et une certaine minutie. L'enfant doit déjà être capable de travailler à la règle, au millimètre près.

On commence par une simple enveloppe, et petit à petit on complexifie. Chaque réalisation est bouclée en une quinzaine de minutes: la durée parfaite pour "faire un break manuel" entre deux leçons plus denses!



Des supports pour travailler le Paper Sloyd aujourd'hui

Les librairies proposent aujourd'hui énormément de livres consacrés aux origamis. Mais lorsqu'il s'agissait de travaux manuels Charlotte Mason encourageait la création d'objets fonctionnels: on évite donc tout ce qui est napperons en papier, poules et autres animaux décoratifs etc... 

J'ai néanmoins trouvé quelques perles:

Le manuel de Paper Sloyd dont se servait Charlotte Mason, en téléchargement gratuit

Un tutoriel tout simple pour réaliser des enveloppes

De beaux papiers


Les petites boîtes en origami Djeco


Le livre 30 boîtes en origami




Pour en savoir plus sur la pédagogie Charlotte Mason:

mercredi 30 septembre 2015

Les sorties de septembre

Je ne prends pas le temps de le faire tous les mois, juste une fois de temps en temps: voici quelques activités du mois de septembre!

Glanum

Le site archéologique de Glanum, à Saint-Rémy de Provence, pour illustrer notre période sur la Gaule romaine. Le lieu est exceptionnel, et sa petite taille le rend parfait pour visualiser avec de jeunes enfants la structure du village romain:


Les carrières de Lumière

Les carrières de Lumière, toujours à Saint Rémy de Provence. Malheureusement à cause de la pénombre les photos ne lui rendent pas hommage mais c'est peut-être le lieu qui nous a le plus impressionnés. Le spectateur est immergé tout entier au milieu des plus belles peintures de la Renaissance. Le spectacle est partout, sur fond de musique classique: aux murs, au sol, au plafond. Les enfants ne voulaient plus partir!
Nous avons aussi pu découvrir l'oeuvre de Cocteau: le testament d'Orphée. Intrigante, mais pas vraiment adaptée aux plus petits (un petit panneau d'avertissement n'aurait pas été de trop)


Les Baux de Provence

Le château des Baux de Provence, ses machines de guerre et son exceptionnelle mise en scène des métiers d'autrefois: 


Les vendanges

Un extraordinaire week-end de vendanges, à l'ancienne. Les enfants ont aidé à ramasser le raisin et à fouler au pied. Ils ont pu découvrir toutes les étapes de fabrication du vin (... et, beaucoup plus intéressant à leur âge, du jus de raisin!):




La plage

 Et bien sûr... la plage, sans ses hordes de touristes!


lundi 21 septembre 2015

Fichier d'activités sur l'automne-free printable

Voici un fichier d'activités sur l'automne, que j'ai réalisé pour mes deux petits "maternelle" (trois et cinq ans).
28 pages d'activités très variées, pour découvrir la faune, la flore, mais aussi la météo ainsi que des contes et légendes se rapportant à l'automne. Amusez-vous bien !





Pour le télécharger c'est par ici:

Plus de fichiers à imprimer:

mercredi 16 septembre 2015

Instruction: comment éviter les lacunes?

Faire l'école à la maison, c'est prendre une responsabilité énorme: celle de l'instruction de ses enfants. Vous ne pouvez plus vous cacher derrière l'enseignante peu consciencieuse, les programmes mal faits ou les rythmes inadaptés. C'est vertigineux quand on y songe: comment éviter les lacunes? Comment s'assurer qu'ils sachent tout ce qu'il faut savoir pour affronter la vie? 



Des lacunes, ils en auront forcément. 

Une instruction, aussi bonne soit elle, n'est jamais exhaustive. 

Si tu es une adepte du unschooling, ils auront des lacunes. Si tu utilises un cours par correspondance, ils auront des lacunes. Si tu les envoies à l'école, ils auront des lacunes. Si tu utilises des manuels scolaires, ils auront des lacunes. Si tu changes chaque année de pédagogie, ils auront des lacunes. Et si tu utilises la même pédagogie de la maternelle au bac, ils auront des lacunes. Quoi que tu fasses, quelle que soit l'instruction que tu choisis pour tes enfants, elle ne sera jamais parfaite, complète. 

Tout ne dépend pas que de toi

En Afrique la sagesse populaire dit que pour élever un enfant, il faut tout un village. 

C'est malheureusement plus difficile à mettre en pratique dans notre société, mais il est toujours vrai que les parents ne suffisent pas. Certes nous tenons les rênes, mais tout ne s'arrête pas à nous. Les enfants ont besoin d'autres professeurs (de sport, de musique...), ils doivent vivre d'autres expériences enrichissantes (lectures, autres membres de la famille, rencontres, découvertes, scoutisme, ...) et avoir l'occasion de puiser ailleurs ce que nous ne sommes pas capables de leur apporter. 

Certaines lacunes sont plus graves que d'autres

Qu'un enfant soit aux fraises sur la dynastie des Ming, qu'il ne sache pas placer les pays d'Afrique centrale ou qu'il confonde radius et cubitus, c'est un DRAME.
Non... sérieusement: on s'en fiche! Il sera incollable sur les sujets qui le passionnent... et beaucoup moins sur ceux qui le barbent. Peut-être qu'un jour il en aura besoin, ou peut-être pas. Mais il pourra toujours étudier ça plus tard, s'il choisit de se spécialiser. 

En revanche Charlotte Mason distinguait deux sortes de personnes:
- celles qui lisent, et qui réfléchissent. 
- et celles qui ne lisent pas, et qui ne réfléchissent pas non plus. 

Celui qui ne lit pas n'a pas la capacité d'aller chercher l'information, de faire des rapprochements d'idées, de prendre du recul, d'étudier et d'analyser par lui-même. L'illettré est beaucoup plus vulnérable à la propagande, à la servitude et aux dérives sectaires puisqu'il adhère directement aux idées des autres. Chaque enfant mérite d'apprendre à lire et à écrire parfaitement. Ce n'est pas une option mais une obligation: seule la lecture et l'écriture feront de lui une personne libre et indépendante. 

Cela ne veut pas dire que lire-écrire-compter soit suffisant, loin de là! Mais qu'avec de bonnes habitudes de travail et de concentration c'est la base de tout le reste, et qu'un enfant qui sait ça est capable d'aller au-delà. 

Personne ne peut prédire ce qu'ils auront besoin de savoir

Les métiers qu'exerceront nos enfants n'existent probablement pas encore, et il est impossible de prédire les compétences qui leur seront vraiment utiles. J'ai passé des heures dans la salle d'informatique de l'école à apprendre à insérer des disquettes qui arrivée à l'âge adulte n'existaient plus! A contrario nous devons les jolies lettres de nos traitements de textes à Steve Jobs, qui fréquentait un cours de calligraphie juste pour l'amour de l'art: aucun autre geek n'avait pensé à proposer plusieurs polices d'écriture. 

Dans le doute, à nous de leur proposer un éventail de connaissances aussi riche que possible! L'idée n'est pas d'être exhaustif (c'est impossible!). L'idée n'est pas non plus de leur apprendre absolument ça, ça et ça juste parce qu'on pense que c'est utile. L'idée est d'ouvrir ses horizons. Une personne cultivée, qui a le goût de l'effort et de la découverte est beaucoup plus apte à s'adapter à un monde changeant.


Et vous, avez-vous peur des lacunes? 

Pour en savoir plus sur la pédagogie Charlotte Mason:

samedi 12 septembre 2015

Enseigner aux enfants la programmation informatique

J'ai plutôt tendance à penser qu'avant dix ans, pour apprendre, il faut surtout des livres, des cahiers et un bon stylo plume. Mais voilà: Gaëlle, une amie ingénieur en informatique industrielle, a créé un programme assez extraordinaire pour initier les enfants et adolescents au code informatique. Il n'en fallait pas plus pour que Grand-Homeschooler tombe dans une marmite nommée HTML. 


Bonjour Gaëlle! Comment en es tu arrivée à proposer ces ateliers?


J'étais ingénieur en informatique industrielle (aéronautique, naval), et je suis devenue maman... j'ai tout arrêté pour élever mes enfants, et monter en même temps un projet me permettant de passer du temps avec mes enfants, loin des exigences du monde de l'informatique. Cependant, la programmation reste pour moi une véritable passion; ce sont uniquement des conditions de travail qui ne convenaient plus à la jeune maman que je devenais. Après plusieurs ébauches de projets est né celui d'initier les enfants à l'informatique, pour partager ma passion avec eux.

Pourquoi proposer des cours d'informatique à des enfants?

J'aime le contact avec les enfants, et je crois en leurs capacités. Ils me surprennent toujours, et j'aime être surprise.

Par ailleurs, le monde de la programmation a un côté très élitiste, avec un jargon particulier et difficile d'accès. J'ai souvent été très surprise, dans mon métier, de voir mes collègues parler de choses simples avec un vocabulaire très opaque pour un non informaticien. J'ai eu envie de démystifier ce métier. On entend souvent parler d'adolescents génies de l'informatique. Je me suis dit qu'en simplifiant les choses, je pourrais rendre accessible le monde de la programmation à tout ceux que ça intéresse. On n'est pas obligé d'être un "geek" pour être passionné par la programmation. La programmation peut devenir infiniment complexe, mais il s'agit pour moi de commencer par du très simple pour complexifier petit à petit, en fonction de chacun.

Quelles sont tes méthodes? En quoi diffèrent elles de ce qui se fait habituellement dans les écoles?


Je ne suis pas très bien renseignée de ce qui se fait dans les écoles, mais pour ce que j'en sais, la programmation est introduite assez tardivement (lycée), et il s'agit surtout d'apprendre des scripts, qui donnent les bases du langage informatique. 

J'adapte mes cours pour que des enfants dès 8 ans puissent s'y intéresser et y trouver du plaisir. Je fonctionne par fiches, de complexité croissante, que l'enfant peut suivre ou pas, dans l'ordre qu'il souhaite, et que j'adapte en fonction des besoins. Je peux en rajouter, si l'enfant veut faire quelque chose que je n'ai pas prévu à la base, la simplifier, la modifier en fonction de la compréhension de chacun. 

La fiche explique comment faire quelque chose; par exemple, afficher une image. Ensuite, l'enfant l'adapte en fonction de ce qu'il veut faire. Il choisit l'image qu'il veut, la place où il veut, la modifie comme il veut. Rien n'est imposé. Je tiens à laisser un maximum de pouvoir personnel à l'enfant pour qu'il puisse y trouver un maximum de plaisir, et favoriser le plus possible son côté créatif.

C'est l'enfant qui fait tout. Je suis là uniquement en support, pour ne pas laisser l'enfant en situation d'échec, et déterminer avec lui ce dont il a besoin pour réaliser ce qu'il souhaite. 

Je base mon atelier sous le signe du non jugement et du respect de chacun. Je ne juge ni l'enfant, ni son travail. Je ne corrige pas le code (mais je peux aider l'enfant à chercher et corriger une erreur de code). Mon but n'est pas d'avoir du code parfait, ni d'en faire des génies en informatique. Mon seul but est de partager une passion, que chacun y trouve du plaisir, et puisse exprimer sa créativité.

Et les résultats?

J'ai été épatée des résultats obtenus l'année dernière. Je faisais un pari un peu fou en lançant cette idée, et ça a fonctionné. J'avais des enfants de 7 à 14 ans, et tous y ont trouvé leur compte. La passion a été contagieuse. Ils sont très vite devenus autonomes, et ont tous réussi à réaliser une page web à leur goût. J'ai été ravie et étonnée de découvrir le fonctionnement différent de chaque enfant. J'ai pris beaucoup de plaisir à animer ces ateliers; le plaisir a été partagé. C'est une belle réussite pour moi.

Tu as de nouveaux projets?

L'année dernière, nous avons travaillé sur un code très basique, HTML, qui sert à programmer des pages web. J'ai préparé des fiches pour enrichir ces pages et aborder doucement les principes d'un vrai langage, avec des scripts. Quand les enfants seront à l'aise avec ça, on pourra passer à un vrai langage, pour commencer à réaliser de vrais petits programmes... et se lancer tout doucement aussi dans la programmation robotique. Cette dernière étape est encore à l'état de projet. Il existe plusieurs robots sur le marché (lego, RQ-Huno, etc.) avec plusieurs niveau de programmation. J'attends d'avoir le financement nécessaire pour acheter les premiers robots pour me pencher un peu plus près sur le sujet et confectionner des fiches adaptées.

Intéressés par ces cours de programmation à Six-Fours (Var 83)? 

Vous pouvez contacter Gaëlle à l'adresse mail suivante: meteores83@laposte.net