samedi 16 novembre 2013

Apprendre à écrire son prénom en maternelle

L'objectif "prénom" dans les maternelles

Mon aîné était encore scolarisé en petite section. Le jour de la réunion de rentrée, l'institutrice, très sérieuse, nous a dessiné les grandes lignes du programme, et nous a annoncé que "si tout allait bien", à Noël ils sauraient tous écrire leur prénom.
Mon fils a donc appris, comme la quasi totalité des petits français de 3ans, à reconnaître son prénom sur le porte-manteau, et à l'écrire en "lettres bâton"… avant même de connaître les lettres de l'alphabet.

L'étape suivante était de reconnaître l'étiquette du jour de la semaine, et d'entourer des mots appris par coeur tels que "papa" "maman", "Afrique"ou encore "goûter".
Lui, n'était intéressé que par les dinosaures. il en aurait dessiné toute la journée. Mais on s'en fiche pas mal: ce n'est pas au programme de petite section, les dinosaures.

La même année, un parent d'élève commença à me parler de sa fille qui fréquentait la même classe que mon aîné: "Elle est très douée, elle savait écrire son nom à deux ans. La pauvre, elle s'ennuie à l'école!". Une autre maman, catastrophée, se joignit à la conversation en déplorant que sa fille de trois ans et demi ne savait pas encore reconnaître son propre prénom et que ce "retard" l'angoissait énormément. 

La mère de la petite George Sand en puissance, l'air compatissant, la réconforta d'un "Chaque enfant a son propre rythme" (comprendre: "Ma pauvre amie, tout le monde ne peut pas enfanter un prodige").

Ce n'est que quelques minutes plus tard que j'ai réalisé, amusée, que la première avait une petite "Eve"… et que la seconde avait une petite "Philippine".

Un principe essentiel: ne jamais donner un mot à lire à un enfant tant qu'il ne peut pas le déchiffrer. 

C'est la devise de ce tract, diffusé par SOS éducation.

Bonne nouvelle: la petite "Philippine" n'est pas en échec scolaire. Pas plus qu'un "Vincent"  qui ne sait écrire son prénom qu'en fin de CP… une fois qu'il a appris le "in", le "t" muet, et le "c" qui siffle avant le "e" (Pas de chance, c'est compliqué "Vincent").

En général, on a assez peu de formulaires administratifs à remplir entre trois et six ans, ils devraient donc s'en sortir d'ici là.

Cette pression en maternelle autour du prénom est au mieux une perte de temps, et au pire le meilleur moyen d'apporter de la confusion.

Il y a mille choses bien plus amusantes à dessiner pour s'exercer au graphisme que de recopier des mots qu'on ne sait pas lire. Des dinosaures par exemple (on y revient).


Retrouver du bon sens. 

Mon second de 5 ans, qui n'a été à l'école qu'un mois, ne sait pas écrire son prénom. Je ne le lui ai jamais fait apprendre par coeur. Il signe ses dessins avec son initiale: un "t" en cursive  (comme le z… qui veut dire Zorro!).
D'ici quelques semaines, sa progression en lecture lui permettra de découvrir son prénom avec émerveillement.

N'est-il pas logique de toujours partir du plus simple pour cheminer vers le plus complexe?
Et c'est valable dans tous les domaines.

Commencer par marcher avant d'apprendre à courir.
Commencer par la cuisson des pâtes, avant de s'attaquer à la pièce montée.
Commencer par les lettres, avant d'apprendre à lire des mots.
Commencer par le principe de multiplication avant d'apprendre ses tables par coeur...

20 commentaires:

  1. Cet article vient le lendemain de mon article sur le prénom, coïncidence ?

    Ici mon grand a appris son prénom à l'école. C'est d'ailleurs les seules lettres qu'il connaissait en sortant de ces deux années de maternelle. Et quand nous avons commencé a apprendre les sons, il a tout de suite assimilé "ma, me, mi, mo, mu" car le "ma" est dans son prénom. Et mon moyen qui est en train de l'apprendre, m'a fait la remarque que "Nathan" et "Maman" ont des sons en commun. Du coup je n'ai pas la même conclusion que toi, je pense que c'est une aide pour l'apprentissage de la lecture/l'écriture que de savoir écrire son prénom. Bien que je ne fasse pas comme dans les écoles ou on apprend les lettres sans en connaitre leurs noms/leurs sons. C'est peut-être là la différence.

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    1. Merci!
      de montrer que nous ne faisons pas n'importe quoi à l'école! Je suis maîtresse en maternelle et oui, il est primordial d'utiliser les prénoms des enfants. Ce n'est pas, comme il a été dit précédemment, apprendre son prénom bêtement sans connaitre les lettres. Il y a tout un travail, toute une manipulation relative à la présence de l'enfant dans la classe. Ils sont heureux de le retrouver chaque matin, ils voient qu'ils ont leur place dans la classe: ils affichent leur étiquette pour montrer qu'ils sont là. Et s'ils sont malades, on met leur étiquette en évidence, sur une autre affiche, pour montrer que oui, "Théo est malade aujourd'hui, il est resté à la maison, mais nous lui gardons sa place dans la classe". C'est aussi coller sont prénom sur un travail pour montrer qu'il leur appartient et pas à un autre enfant...etc.
      A force de manipuler leur étiquette et de regarder celle des autres, la magie s'opère et ils les reconnaissent. Et, dans un second temps, ils sont super heureux de reconnaitre le "t" de Théo dans le prénom Tom, de voir que Lilou et Lola ont la même première lettre, que dans Manon et Nathan il y a un A... et même plus tard, ils seront capables de reconnaitre le "ou" de Lou dans le mot "loup", le "an" de Nathan dans le mot Maman, etc.
      Et ils le découvriront seuls, parce qu'ils sont curieux de nature. Et c'est quand même plus gratifiant et plus efficace de découvrir les choses seul, en y ayant réfléchi seul, plutôt que de retenir bêtement : "cette lettre, c'est le A, tu l'as dans ton prénom, puis ensuite tu as le N.... et donner le prénom lorsqu'ils connaissent toutes les lettres.
      Alors oui, partir du prénom des enfants permet un ENORME travail de prélecture, très efficace et pratiqué depuis bien longtemps (si ça ne marchait pas, on aurait certainement abandonné depuis des lustres). Et puis mieux vaut partir de quelque-chose de personnel tel qu'un prénom plutôt que de leur apprendre d'autres mots qui ne leur évoquent rien du tout.
      Alors merci de ne pas accuser l'école de proposer des activités complètement absurdes!

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    2. Bonjour!

      Si j'apprends trente mots de calligraphie arabe. Prenons إطلاع
      Imaginons que j'en apprenne trente différents par cœur (c'est ce que l'on demande à un enfant de trois ans en France: les prénoms des trente enfants de la classe, les jours de la semaine, et divers mots selon le thème). Puis-je qualifier cette activité de "prélecture"? Mémoriser trente mots en arabe,par cœur, ne m'aidera absolument pas à savoir lire l'arabe.
      Cela stimulera simplement la zone cérébrale qui sert à reconnaître les visages! (Cf Stanislas Dehaene, les neurones de la lecture).
      Maintenant imaginons que je connaisse par cœur ces trente mots arabes. Je ne sais pas pour autant lire l'arabe. J'ai juste l'illusion de savoir lire. Mettez- moi devant un mot nouveau, j'essaierai de le rapprocher d'un mot dont le dessin est proche et je jouerai aux devinettes.
      Au final j'ai de fortes chances d'être découragée: je croyais savoir lire, et maintenant je dois revenir au début, et apprendre l'alphabet arabe. Décourageant non?

      C'est pourtant exactement ce que l'on fait aux enfants: on leur donne l'illusion qu'ils savent lire. Arrivés en CP, ils jouent aux devinettes avec les mots, et se découragent.

      Il y a mille autre façons de noter une absence en classe ou l'appartenance d'un dessin. En Allemagne et aux USA les enfants choisissent chacun un petit dessin facile (wagon, rond...) qui les représentera durant la "maternelle" (=garderie). C'est ludique et l'effet est le même.
      Ça a aussi l'avantage de garder la magie des lettres pour l'apprentissage de la lecture, qui se fait très très vite quand l'enfant ne joue pas aux devinettes: j'ai appris à lire à mes fils en quelques mois, et à la fin du cp c'est parti pour une boulimie de romans.

      En attendant, avant 5ans il y a mille choses à faire pour s'éveiller au monde: jouer, écouter des histoires, chanter, peindre...

      Quant à l'affirmation: "si ça ne marchait pas, on aurait certainement abandonné depuis des lustres", malheureusement les chiffres sur l'illettrisme en France hurlent qu'il serait peut être bon de tout changer...

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    3. A quel moment a-t-on dit à des enfants de Grande Section qu'ils savaient lire avant d'entrer au CP? Vous parlez de choses que vous ne connaissez absolument pas. Allez dans une classe, regardez le travail qu'on y fait et après, on pourra en parler. Je trouve vraiment dommage que vous vous permettiez de cracher sur le système scolaire sans en connaître les rouages. Moi-même, je n'y connais rien en électricité, je ne vais pas me permettre de critiquer le travail qu'un électricien viendra faire chez moi...
      Et c'est dommage que je ne puisse pas filmer les petits en classe, qui s'éclatent vraiment à reconnaître les lettres et faire leurs premières découvertes syllabiques, vous verriez qu'on ne pratique pas, heureusement, le bourrage de crâne intellectuel.
      Et vous y verriez aussi qu'on ne passe pas notre temps à donner du travail sur fiche aux enfants: et non! En maternelle, on s'éclate à faire de la peinture, de la sculpture, on élève des insectes, on lit plein d'histoires, on apprend à devenir courageux en montant à des échelles, à faire des parcours, on apprend aussi à parler et à prendre sa place au sein d'un groupe, on mémorise plein de chansons, des comptines, on fait des rondes, on se fait plein de copains, on crée des liens, on va voir des spectacles, des fois même, on part en voyage tous ensemble... Mais quand on refuse d'aller voir ce qui se passe dans une école, on ne peut pas savoir ce genre de choses forcément!
      Quant à l'illettrisme, encore une fois, vous parlez d'une chose que vous ne connaissez pas. Le problème n'est pas dans la démarche qu'on utilise pour apprendre à lire aux enfants, mais bel et bien dans la surcharge au niveau des programmes, après le CP. Quand nous étions à l'école, on n'avait pas toutes ces matières que les enfants ont aujourd'hui au programme (histoire de l'art, des leçons de grammaire et de conjugaison à n'en plus finir, sans parler des maths, histoire/géo et sciences, l'informatique, le sport...). Forcément, la place à la lecture est amoindrie. Alors pour les enfants qui suivent ET QUI SONT SUIVIS A LA MAISON, ça peut passer, mais pour les autres! C'est pourquoi, heureusement, la plupart des instits ne font pas tout ce qui est préconisé dans les programmes! Mais parlez-en au ministre peut-être... Et puis la plupart des parents, aujourd'hui, je sais de quoi je parle, prend beaucoup moins de temps pour s'occuper des enfants. Nous sommes peu nombreux à lire des histoires à nos loulous, d'autres préfèrent les scotcher devant la télé. C'est toute une culture à revoir, une responsabilité des parents à accroître, car l'école n'est pas la seule responsable des problèmes de lecture des enfants.
      Alors s'il vous plaît, faites l'éloge de vos méthodes d'apprentissage si ça vous fait plaisir, mais par pitié, ne parlez plus de choses que vous ne connaissez pas. Tout le monde ne s'en portera que mieux!

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    4. Bonjour Anonyme.

      Pour avoir travaillé en école, j'ai une "petite idée" de ce qu'il s'y passe.

      Je vous félicite pour cette implication dans votre travail. Ce n'est malheureusement pas le cas de tous les enseignants-auxquels je ne jetterai certainement pas la pierre: pourquoi se fatiguer pour un si maigre salaire, alors qu'un bon instit et un mauvais instit, en France, ont la même progression de carrière?
      Je connais ce problème de classes surchargées et de programmes trop lourds (le seul vrai objectif, en cp, c'est la lecture et l'écriture, et vous n'avez pas assez de temps pour ça).

      Pour notre fils nous avons fait trois écoles en deux ans... l'une des trois était formidable, mais j'ai vu dans les deux autres des choses inadmissibles; enfants devant des dessin-animés stupides, graves manquements à la sécurité, cahiers vides,...

      Cet article n'a qu'une vocation: relativiser l'importance d'apprendre aux enfants à reconnaître et à écrire leur prénom en maternelle.
      Parce que non, ça n'a rien à voir avec de la "lecture", et parce qu'un enfant de trois ans qui ne manifeste aucun intérêt pour la lecture de son prénom devrait être libre de pratiquer mille autre activités culturelles et enrichissantes.
      ;-)

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  2. Coïncidence amusante en effet puisque je ne connaissais pas votre blog. Néanmoins le prénom et l'entrée en lecture sont des sujets récurrents concernant la petite enfance. Tant mieux si ça convient ainsi à vos garçons. Ici j'ai trouvé que cet apprentissage de mots entiers en maternelle tuait l'enthousiasme autour de la lecture. Une fois qu'on croit qu'on sait lire, quoi de plus barbant que d'apprendre son b-a-ba

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    1. Pardon j'ai tutoyé, on est "amies" sur facebook...

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  3. Au temps pour moi, je m'y perds. C'est bon je re-situe, je te présente mes excuses!

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  4. je ne suis pas vraiment d'accord avec cet article, mes 2 filles sont a la maternelle (Novalee, 5 ans et Callista 3 ans) déjà juste pour présicer je ne suis pas contre l'ecole a la maison bien au contraire c une option a laquelle je réfléchis... mais pour l'instant mes filles adorent aller a l'ecole et rien qu' a l'evocation d'un retrait elles ne sont pas d'accord. Pour ce qui concerne les prénoms pour les 2 ca a été très positif Novalee savait écrire son prénom vers l'age de 2 ans, elle savait également reconnaitre toutes les lettres de l'alphabet et maintenant elle est en grande section et elle sait lire le fait d'avoir su lire et ecrire son prénom n'a pas été un frein au contraire ca été le début d'un apprentissage qui la rend heureuse et fiere d'elle. Pour Callista ca c'est passé d'une autre manière, elle a appris a reconnaitre son prénom a l'ecole et reconnait les lettres de l'alphabet depuis quelle étudie les prénoms de ses camarades il n'y a aucune pression de la part des maitresses bien au contraire, ma fille est aussi très contente et très fiere d'elle et ca lui donne envie d'apprendre encore plus. Pour elles tout ca est un jeu... la plupart du temps les maitresses savent ce quelles font et suivent le rythmes des enfants, en tout cas dans l'ecoles de mes filles ca se passe comme ca...et juste pour vous en informer je n'ai jamais hate que les vacances se terminent et je n'ai jamais hate que mes filles rentrent a l'ecole, je suis également mère au foyer par choix et j'aime avoir mes 3 enfants avec moi mais j'aime aussi les retrouver l'après midi après l'ecole est voir que j'ai reussi a les elever de manière a ce qu'ils arrivent a s'épanouir en dehors de la maison et de mon regard, avec des contraintes sociales liés a etre dans un groupe et la gestion des frustrations qui font parties de la vie..c'est ce que nous sommes sensés faire en tant que parents meme si je préférais les garder que pour moi!

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    1. Jess, je ne connais pas de parent d'homeschooler qui ait fait ce choix pour garder son enfant pour lui. Ces dernières années j'ai rencontré énormément de familles: les enfants pratiquent énormément d'activités à l'extérieur, avec d'autres instructeurs, avec des amis, et sans les parents. Ils ont justement l'occasion de s'épanouir dans beaucoup de groupes différents.

      Concernant le prénom, c'est formidable si vos filles ont aimé l'apprendre. Ce que je regrette c'est que cela soit l'objectif number one dès la petite section. Que ceux qui ont une fascination pour leur prénom aient la joie de l'apprendre c'est très bien. Mais les autres? Combien d'enfants de trois ans se fichent de recopier des lettres qu'ils ne connaissent pas encore? Et surtout, à quoi ça sert? N'ont-ils pas tout le temps d'apprendre les lettres et la lecture plus tard?
      La période "maternelle" ne devrait-elle pas être consacrée au jeu, à écouter de belles histoires, à imaginer et à se défouler?

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  5. Je suis d'accord avec cet article et préfère largement les méthodes syllabiques aux méthodes globales scolaires. Toutefois, je pense quand même qu'on fait aussi du global, qu'on le veuille ou non. Je m'explique : un enfant curieux voyant écrire un adulte essayera de l'imiter et lui demandera inlassablement: "tu as écrit quoi" ? ... et il n'est pas rare même qu'il fasse un jeu de faire écrire l'adulte : écrit mon prénom ! comment tu écris chat ... etc. Et ce, avant même d'avoir appris à déchiffrer.
    C'est du moins mon expérience avec différents enfants de mon entourage ;-)

    Je pense aussi que si on lit à l'enfant des histoires avant d'aller au lit, il est possible que l'enfant repère certains mots en suivant la lecture avec le lecteur.

    Donc, je pense que le processus d'apprentissage de la lecture a des sources multiples...à moins de refuser à son enfant de lui écrire son prénom sous prétexte qu'il n'est pas encore prêt???

    Sinon, la pression en maternelle pour écrire le prénom : ridicule évidemment

    Merci pour ce blog passionnant :-)

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  6. Bonjour, je ne sais trop où poster...
    Pourriez-vous m'expliquer pourquoi Charlotte Mason incite à faire écrire leurs premières lettres aux enfants à la peinture ?
    Est-ce dans la continuité des "belles choses", ou y a-t-il une autre raison ?
    Merci

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  7. Vous dites que vous avez appris à lire à vos enfants en quelques mois... c'est aussi ce qui se passe en cp !
    Vous dites que votre fils est passionné de dinosaures et que la maîtresse ferait mieux de travailler là dessus, mais alors quid des 29 autres élèves qui se contrefichent, eux, des dinosaures ? A chacun un programme adapté en fonction de ses goûts ???
    Les parents qui font le choix de l'école à la maison ont un niveau de culture générale assez élevé : leur choix est réfléchi, et dès la naissance l'enfant est élevé au sens d'élévation et non d'élevage : on lui parle, on lui fait découvrir le monde, il a des livres et des jouets éducatifs à disposition... C'est comme ça qu'il se découvre des centres d'intérêt, voire des passions. Mais sur les 30 élèves de nos classes on les compte sur les doigts d'une seule main ces enfants là ! Alors pour tous les autres il faut trouver LE truc qui les intéressera. Et vous savez sans doute que la première chose qui intéresse un enfant de 3 ans c'est le MOI... "MOI mon papa. .." "MOI à la maison. .." Alors oui on travaille sur le prénom, sur la famille aussi... Pour information nous faisons, nous adultes lecteurs, de la lecture globale : n'avez vous jamais vu ces textes écrits avec les lettres à l'intérieur du mot mélangées ou remplacées par des chiffres ? on les lit sans problème. C'est comme ça qu'on passe à côté de nos fautes de frappe alors qu'on se relit... Mais ce pseudo débat sur la lecture/prelecture, sur le prénom ou pas, sur globale ou pas est stérile. Vous avez fait le choix de l'école à la maison, c'est VOTRE choix, vous avez vos idées, vos arguments, c'est un choix réfléchi, avez-vous si peur d'avoir fait le bon que pour le justifier il vous faille taper sur les enseignants ??? Vos enfants sont épanouis, heureux ? ils ont un développement intellectuel, affectif, psychologique vet social normal ? C'est là le seul argument qui compte.... N'enfoncez pas les autres pour vous donner de la valeur... c'est peut être ça le prochain objectif d'apprentissage à avoir...

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  8. 1/ non ce n'est pas ce que je constate autour de moi. Avec 20% d'illettrés à 16 ans (chiffre japd) les enfants qui sortent du cp sont loin de tous maîtriser la lecture.

    2/ je n'ai jamais dit que la maîtresse devrait travailler les dinosaures. J'ai dit qu'elle empêchait mon fils de dessiner des dinosaures parce que "ce n'est pas la consigne". Je pense que le dessin libre, avant 5/6 ans, a beaucoup plus de vertus et développe beaucoup plus la créativité que le recopiage de mots et le remplissage de polycopiés. Je pense que ces petits enfants seraient beaucoup mieux à crapahuter dans la nature et à écouter des contes de fées qu'assis sur une chaise à suivre des consignes.

    3/ je ne jette pas la pierre sur les enseignants (relisez l'article?), mais sur le système. Entasser 30 bambins dans une classe c'est du délire. J'y ai mis mon aîné par mimétisme social et je le regrette beaucoup.

    4/ Si aucun pays n'a copié notre "école maternelle" c'est pour une bonne raison: non le monde entier ne nous l'envie pas, cela choque même beaucoup les étrangers que l'on puisse mettre des bébés de 2 ans à l'école.

    5/ concernant le global, je ne rentrerai pas dans un débat sans fin mais je vous invite à lire les neurones de la lecture de Stanislas Dehaene. Il démonte justement l'exemple du texte que vous évoquez. Non un bon lecteur ne lit pas globalement: il déchiffre, voit l'erreur, et la rectifie si vite que vous n'en avez pas conscience. En revanche si l'on vous fait lire sous irm on verra clairement toutes ces étapes.

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  9. Bonjour, je trouve votre article intéressant.

    J'ai une petite fille de 4,5 ans scolarisée en Belgique. Comme j'ai le feeling pour lui apprendre à lire (j'ai moins d'intuition pour l'arithmétique par exemple) j'aime prendre un peu de temps avec elle pour déchiffrer quand elle le souhaite.

    J'essaie de faire des choses qui sont complémentaires avec ce qu'elle fait à l'école. Par exemple, il ne me semble pas qu'ils font beaucoup de discrimination auditive. En revanche, ils font des tas de trucs que je trouve très intéressants (par exemple, l'interprétation des symboles imprimés).

    Les premiers "mots" qu'elle a déchiffré à la maison sont justement les prénoms de ses copains. C'est le truc qui l'intéresse le plus. En plus, vu la mode des prénoms, ce sont souvent des prénoms assez simples à déchiffrer (ex. : luca, ali, olga)... Elle les voit souvent et je n'ai vraiment pas l'impression qu'elle les apprend par coeur (ni que ce soit encouragé à l'école). Au contraire, elle identifie les similarités et les différences (ali, alix, alfred).

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  10. Je découvre aujourd'hui votre blog. Merci pour cet article, cela rejoint ce que j'ai vu à l'école et qui ne m'a pas charmée... Notre enfant aussi a été à l'école (petite section et début de moyenne section) Il a finit par connaître chaque lettre de son prénom, ne le reconnaissait pas, et surtout... il ne savait pas qu'une lettre correspondait à un son...! A présent,il est à la maison, il commence à s'intéresser "naturellement" à la lecture, non pas par le biais de son prénom mais par des mots qui l'amusent et qui apparaissent dans des bulles sur certaines histoires "oh" "ah" "vu!".
    Je vais continuer à parcourir votre blog.
    Je vous souhaite bon courage pour supporter certaines critiques qui manquent de tacts.

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  11. On pourrait ajouter qu'entre dans la lecture par l'intermédiaire du prénom, c'est trompeur: pas sûre que savoir reconnaître "Loona" et "Ethan" aidera à lire "loup" ou "Nathan"... Et quelle idée cela donne-t-il du principe orthographique que de commencer à reconnaître "Rayan" et "Ryan", "Théo" et "Téo". Bien sûr, il y a des mots irréguliers... mais c'est étrange de commencer par les plus fantaisistes qui soient... On pourrait effectivement commencer par faire choisir un symbole à chaque enfant (en 1974, en 3e maternelle, j'avais l'étiquette "petit lapin" et ça me convenait très bien... )et commencer l'apprentissage de l'écriture-lecture par un même mot pour tous (appeler la mascotte de la classe "Lili", par exemple)...

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