samedi 30 novembre 2013

Education en France: la grande injustice

Aujourd'hui j'ai été choquée, j'ai ri, j'ai compati: comme bon nombre de parents homeschoolers, j'ai visionné le long pamphlet d'Eric, papa des Herbes Folles. 

Il y a quelques semaines, j'écrivais dans "Faut-il interdire l'école à la maison?" sur un droit de plus en plus fragile: celui de choisir l'instruction donnée à nos enfants.
Eric va plus loin, tout en restant très juste:
-Oui, aujourd'hui en France les familles non-scolarisantes sont stigmatisées.
-Oui, certaines subissent des pressions démesurées de la part de l'éducation nationale.
-Oui, nous avons une obligation de résultat, alors que l'éducation nationale ne s'en impose aucune.
-Oui le système scolaire français est mauvais (ce que le ministre de l'éducation Vincent Peillon est le premier à  confesser, qualifiant le niveau de "dramatique").

Mais surtout: OUI, un autre système est possible.

Steve Jobs et l'éducation: un autre regard. 

Dans sa biographie, écrite par Walter Isaacson, Jobs n'est pas tendre avec les syndicats, qu'il accuse de paralyser le système éducatif. Il est stupéfiant de voir à quel point le problème est identique en France, si ce n'est pire:
"Le problème ce sont les syndicats. Si vous tracez côte-à-côte la croissance de l’AEN [National Education Association, un syndicat d'enseignants] et les résultats aux tests SAT des étudiants, vous remarquerez qu’ils sont inversement proportionnels. (…)Le problème, c’est la bureaucratie. 
Je suis une de ces personnes qui croient que la meilleure chose que nous puissions faire est de mettre en place un système de bons scolaires ou chèques-éducation."
"J’ai une fille de 17 ans qui est allée dans une école privée pendant quelques années avant l’école secondaire. Cette école privée est la meilleure école que j’ai vue de ma vie. Elle a été classée parmi les 100 meilleures écoles en Amérique. C’était phénoménal. La scolarité coûtait 5500 $ par année, ce qui est beaucoup d’argent pour la plupart des parents. Mais les enseignants étaient moins bien payés que ceux des écoles publiques — il ne s’agit donc pas d’une question de rémunération des enseignants. 
J’ai demandé au trésorier de l’État (ministre des Finances de Californie) ce que la Californie payait en moyenne cette année-là pour scolariser un enfant, et je crois que c’était 4400 $. S’il est vrai que peu de parents peuvent se permettre de payer 5500 $ par an, nombreux sont ceux qui pourraient se permettre de payer 1000 $ par année.
Si nous donnions des chèques-éducation à chaque parent de 4400 $ par an (et par enfant), on verrait surgir des écoles de tous bords. Les gens diraient : « Démarrons une école ! » On pourrait même avoir une filière à l’université de Stanford au sein du programme de MBA sur comment être un patron d’école. Et ce gestionnaire pourrait se joindre à d’autres personnes, et ils fonderaient une école. Vous auriez de jeunes idéalistes qui lanceraient des
écoles et travailleraient pour trois fois rien. 
Ils le feraient parce qu’ils seraient en mesure de décider du programme. Quand vous avez des enfants, vous vous dites, « qu’est-ce que je veux vraiment qu’ils apprennent ? » La plupart des choses qu’ils étudient à l’école sont complètement inutiles. Alors que vous n’apprenez d’autres choses, incroyablement précieuses, que nettement plus tard — mais là on pourrait les enseigner aux enfants quand ils sont jeunes. Et vous commencez à vous dire : « Que ferais-je si je devais décider du programme d’une école ? »
Bon dieu ! Comme cela serait passionnant ! 
Mais vous ne pouvez pas le faire aujourd’hui. Vous seriez fou de travailler dans une école de nos jours. Vous ne pouvez pas faire ce que vous voulez. Vous ne pouvez pas choisir vos manuels, votre programme. Vous ne pouvez enseigner qu’un domaine pointu. Qui voudrait jamais faire ça ?"

Ce que coûte l'éducation nationale 

Si -selon son gouverneur- la Californie débourse annuellement 4400$ par élève, la France est nettement moins économe, et y consacre un tout autre budget: plus de 6 000€ par an et par enfant scolarisé en école élémentaire (et plus de 11 000€ par lycéen).

L'éducation nationale est un gouffre de plus de 140 milliards d'euros par an.  SOURCE
Troisième pays le plus dépensier en matière d'éducation par rapport à son PIB… la France est à la 14ème place aux classements internationaux PISA, et craint ces jours-ci de dégringoler plus encore.
C'est un exemple type de "retour sur investissement catastrophique".

Ecoles hors contrat et école à la maison: la grande économie. 

L'école à la maison 
En faisant l'école à la maison, notre famille de quatre enfants fait économiser chaque année à l'Etat
4 x 6000€= 24 000€
Par nos impôts, nous finançons l'éducation nationale-qui n'est pas obligatoire et que nos enfants ne fréquentent pas. Et nous avons de nombreux frais entièrement à notre charge: cours par correspondance, matériel, fournitures…
Les familles qui choisissent l'instruction en famille ne touchent pas l'allocation de rentrée (pourtant elles ont les mêmes frais de fournitures que les familles scolarisantes).

Pour l'Etat, l'école à la maison est une manne. Pour les homeschoolers en revanche, la situation est totalement injuste.


Les écoles hors-contrat
Elles obtiennent de meilleurs résultats que l'éducation nationale, et proposent tout un éventail d'offres pédagogiques adaptées à chaque enfant... avec moins d'argent.
"Comme une entreprise privée est plus performante qu'une entreprise publique, déclare la normalienne et énarque Anne coffinier,  elles sont gérées de manière plus performante".
Ces écoles "libres" sont en plein croissance, on en recense plus de 500 en France.
Inégalité croissante: aujourd'hui, en l'absence de chèques éducation, seules les familles aisées peuvent s'offrir le luxe d'une école libre.


Privatiser  l'éducation, et instaurer un système de chèques éducation pour permettre aux parents de choisir l'instruction qu'ils veulent pour leurs enfants est possible.
La Suède, le Chili, les Etats-Unis et l'Angleterre l'ont fait, à différents degrés. Partout, le même succès: dépenses publiques plus faibles, meilleurs résultats des élèves. Et contre toute attente, les élèves issus des milieux défavorisés sont les premiers bénéficiaires.

 La diversité est une richesse. On peut l'encourager en soutenant le homeschooling, les écoles libres, et la création de chèques éducation.

4 commentaires:

  1. Oui. Et ironiquement "impossible n'étant pas français", comme tout le monde le sait, les syndicats paralysent encore plus l'éducation dans notre pays que cela n'est le cas outre-Atlantique.
    Mais n'idéalisons pas trop en oubliant un facteur primordial: le gouvernement de chaque Etat a intérêt à façonner les esprits à leurs idées dès le plus jeune âge dans les écoles. Et quel intérêt auraient-ils à laisser les parents décider des programmes ? C'est le cas ici: les parents se servent des écoles comme d'une gigantesque garderie gratuite et l'Education Nationale se charge de former les enfants aux idées des gouvernement successifs, c'est une sorte d'accord tacite que la plupart des parents ne sont pas plus prêts de s'avouer que l'Education Nationale de lâcher leurs enfants, et il n'y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

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  2. C'est amusant ça, j'avais proposé ça dans un groupe de discussion à la fac il y a quelques années, mais ça n'avait pas séduit...
    Pour ce qui est de l'intérêt de mettre TOUS les enfants à l'école, vous le disiez vous-même dans un autre article, et Eugénie le reprend : il s'agit en premier lieu de faire de bons citoyens, puis de leur fournir des ressources individuelles de développement,et en dernier lieu de leur apprendre des connaissances, dixit les cours de l'IUFM que mon cher et tendre a enduré l'an passé. Mais je ne sais pas sur quel plan ils réussissent.

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  3. je suis tellement d'accord ! Chaque famille et chaque enfant est différent, mais on nous impose un seul modèle. En pratique, les familles aisées ont toujours les moyens de passer outre, mais les enfants de famille modestes s'en retrouvent doublement pénalisés. Les enseignants aussi: beaucoup obtiendraient certainement de bien meilleurs résultats avec les mêmes moyens mais plus d'autonomie par rapport au programme !

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  4. Je suis favorable au chèque éducation, mais.. la Suède ne fait pas mieux que la France, elle est même pire, quant à l’Angleterre, il y a une grosse critique sur les free school, beaucoup on un niveau encore pire que le système basique MAIS certaines se démarquent par un excellent niveau qui inspire les autres.. pas tout rose, mais plutôt gris donc.

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