Il m'arrive régulièrement de fureter sur les groupes d'enseignants, en quête de bonnes idées. Je suis surprise par l'énergie qui y est déployée pour trouver "des bricolages vraiment originaux", des chants "qui changent de vive le vent!" et des contes "tout sauf traditionnels".
Charlotte Mason avait des idées que j'aime beaucoup sur ce point. Les fêtes de Noël, comme la nature d'ailleurs, ne sont pas nouvelles. Pour nous c'est du "déjà vu": il neige depuis des milliers d'années, et ce sera notre énième Noël, notre trentième crèche et notre cinquantième sapin. Mais l'enfant, lui, est nouveau! En prenant de l'âge on a tendance à chercher de la nouveauté et à oublier que l'enfant, lui, n'a pas eu le temps de se lasser de ce qui nous émerveillait jadis. Je pense que c'est en grande partie ce qui motive le système scolaire à renouveler sans cesse ses programmes. D'une année sur l'autres enfants sont différents, mais les enseignants, eux, sont toujours les mêmes. Quand nous cherchons de nouvelles méthodes, de nouvelles idées d'activités ou encore de nouveaux jeux pédagogiques... ce n'est pas toujours parce que les précédentes ne fonctionnaient pas. C'est la plupart du temps parce que nous, adultes, avons envie de changer. Parce que nous sommes à l'affût de la dernière mode, bonne ou mauvaise.
J'ai décidé, et
la pédagogie Charlotte Mason m'a beaucoup aidée sur ce point, de cesser de courir après la dernière nouveauté: pour l'enfant tout est nouveau! De mon côté j'essaie de porter un regard neuf sur ces petites traditions. Nous n'avons pas besoin d'innover sans cesse: la simplicité est rassurante, reposante, et les vieilles traditions sont un lien entre les générations. En cette difficile fin d'année 2015 elles sont plus nécessaires que jamais parce qu'elles nous rassemblent autour d'une culture commune.
Alors pour préparer Noël, comme chaque année, nous avons sorti la crèche provençale et décoré un grand sapin.
Les petits m'aident un peu chaque jour à choisir ou confectionner les présents, puis à les emballer en secret, en imaginant la joie de celui qui ouvrira le paquet.
Nous écoutons et apprenons des chants traditionnels qu'ils pourront chanter en coeur avec leurs arrière-grand-parents le soir de Noël: Minuit Chrétien, Il est né le divin enfant, Mon beau sapin, Vive le Vent, Douce nuit...
Nous relisons la Bible.
Sans oublier de ressortir tous ces jolis contes et albums de Noël sur les trolls, lutins, petites marchandes d'allumettes, casse-noisettes et autres ours généreux.
Nous veillerons à ce que le Père-Noël ne sorte pas trop des contes de fées. Sans pour autant en faire un tabou, nous ne leur faisons pas croire en son existence réelle. La magie de Noël n'a pas besoin de listes de "je veux tel et tel jouet": je préfère qu'ils se préoccupent de ce qu'ils vont offrir aux autres plutôt que de savoir si leur commande sera ou non honorée par un bonhomme imaginaire. Et surtout... je ne prends pas de plaisir à m'amuser de la crédulité des enfants: je préfère me réjouir avec eux de la vraie beauté de Noël.
Nous découperons la crèche, les anges et les jolis ronds de serviettes du
dossier sur Noël.
Nous cuisinerons pour nous réchauffer des sablés, du pot au feu, de la brioche, du vin chaud (
et sa délicieuse version pour enfant), tout en songeant au repas du réveillon et à son champagne, ses huîtres, son foie-gras, sa dinde, sa bûche...
Et les bonhommes de pain d'épice offerts aux voisins et à toute la famille auront cette année encore la bouche qui dégouline et les yeux de travers, mais ils feront la fierté de leurs petits pâtissiers.
A tous, je vous souhaite une magnifique période de l'Avent avec vos enfants.
Dans la simplicité et dans la joie.