samedi 25 janvier 2014

Nouveau projet de loi sur la scolarisation obligatoire.

Un nouveau projet de loi a été déposé au sénat afin de limiter l'instruction en famille à de rares cas de force majeure.
Aujourd'hui, si l'instruction est obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans, les parents français ont la liberté de choisir entre école sous contrat, école libre hors contrat, ou instruction "en famille" dispensée par la personne de leur choix (qu'il s'agisse d'un parent ou d'un précepteur).


Le coût de ce projet de loi 

Etant donné qu'une scolarité annuelle s'élève en moyenne à 7000€  par élève, ce projet de loi, s'il était adopté, coûterait au contribuable français la bagatelle de:
40 000 élèves supplémentaires x 7000€ = 280 millions d'euros… par an.

Sur dix ans, ce projet de loi sur la scolarisation obligatoire de tous les enfants de six à seize ans coûterait donc près de trois milliards d'euros.


Est-ce vraiment nécessaire?

Ce projet de loi stipule:
"L'un des buts de la scolarisation de l'enfant est sa socialisation. Celle-ci nécessite une éducation qui ait une dimension collective, qui lui permette de découvrir la diversité des conditions et des cultures des enfants de son âge et de rendre son développement plus harmonieux."
Monsieur Portelli ne pourra pas citer la moindre étude permettant d'étayer son affirmation puisqu'il n'en existe aucune. Aucune étude n'a jamais dénoncé de troubles sociaux chez les enfants instruits en famille.
Seuls les Etats-Unis disposent de statistiques complètes et éclairantes: une fois adultes, les homeschoolers obtiennent en moyenne de meilleurs résultats en communication, socialisation, et maturité. Ils sont aussi plus impliqués dans la vie associative, font des études supérieures plus longues, ont une meilleure compréhension de la politique, et lisent davantage.


"(L'éducation à domicile par la famille) ne peut être le prétexte d'une désocialisation volontaire, destinée à soumettre l'enfant, particulièrement vulnérable, à un conditionnement psychique, idéologique ou religieux."
Concernant le préjugé sur la motivation religieuse, une étude réalisée aux USA lors du recensement a démontré qu'elle était largement minoritaire, et que la principale raison poussant les familles à opter pour l'instruction en famille était le souci d'offrir une éducation de meilleure qualité à leurs enfants.

Je suis convaincue qu'une étude similaire, si elle était réalisée en France, donnerait exactement les mêmes résultats. Soyons clairs: je suis croyante, mais l'offre en France d'écoles confessionnelles est suffisamment large pour que la religion ne soit pas la raison de mon choix éducatif.

Agiter l'épouvantail consensuel des dérives sectaires, c'est méconnaître une donnée fondamentale: les familles non scolarisantes sont bien plus contrôlées que les familles scolarisantes et que les enseignants de l'éducation nationale.


La mairie effectue des contrôles au domicile tous les deux ans, afin de vérifier les motivations des parents ainsi que le cadre de vie de l'enfant; et un second contrôle annuel est réalisé par un inspecteur d'académie, afin de s'assurer que l'enfant bénéficie d'une instruction suffisante.

A titre comparatif, les enseignants de l'éducation nationale ne sont inspectés que tous les cinq ans en moyenne. Ils sont même en droit de refuser d'être inspectés: c'est facultatif.
Les familles scolarisantes quant à elles ne le sont jamais, sauf signalement.

Et l'école?

Si de plus en plus de parents font le choix de déscolariser leurs enfants, c'est aussi parce que grâce aux classements internationaux l'éducation nationale française ne peut plus nier ses mauvais résultats.

Plutôt que de débourser 280 millions d'euros annuels pour scolariser de force les enfants qui sont actuellement instruits en famille avec succès… pourquoi ne pas concentrer les efforts sur l'urgence de la refondation de l'école?

Il y a fort à faire pour redonner le goût d'apprendre aux élèves, pour atténuer le déterminisme social renforcé par l'école, et pour moderniser les pratiques éducatives.

L'urgence est là: elle n'est pas dans la répression idéologique mais dans l'action.


Pour agir, une pétition contre ce projet de loi est actuellement en circulation. La signer et la diffuser, c'est montrer que nous tenons à un droit que nous avons toujours eu en France: la liberté de choisir l'instruction que nous pensons être la meilleure pour nous enfants.

lire aussi: faut-il interdire l'école à la maison?

8 commentaires:

  1. Je ne trouve pas la pétition...
    Ce gouvernement est insupportable à s'occuper de toutes les petites libertés essentielles de notre vie de tous les jours...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah pardon! J'ai trouvé chez Chroniques du poulailler !

      Supprimer
    2. Il ne s'agit pas du gourvernement pour le coup Mélody, ce sont des sénateurs UMP qui ont eu cette géniale idée!!

      Supprimer
  2. En jaune ce sont des liens, un clic et tu y es. Merci d'avoir signé.

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour,
    Je ne crois pas vraiment que la pétition soit une solution. Les sénateurs ne la liront probablement pas si jamais ils en entendent parler. En ce qui me concerne j'ai écrit directement et personnellement au sénateur avec un argumentaire proche de celui de votre article (que j'aurais aimé lire avant pour profiter des liens forts intéressants !).
    L'adresse mail du sénateur et publique sur le site du sénat, ça ne prend pas beaucoup plus de temps qu'une pétition et je pense que s'il reçoit quelques milliers de mails, sa réaction sera toute autre.

    RépondreSupprimer
  4. Merci! Super point de vue!

    RépondreSupprimer
  5. Je viens de signer. Je ne comprends pas cette peur de l’enrôlement d'enfant dans les sectes. Car c'est bien de ça dont il s'agit, c'est à cause de cette peur qu'il est si difficile d'accepter à l'instruction en famille. Dire que moi, je ne suis même pas croyante !

    RépondreSupprimer