samedi 7 février 2015

Choisir un livre pour enfant: L'importance des contes de fées


La pédagogie Montessori a le vent en poupe, et avec elle les articles vantant une littérature jeunesse terre à terre, basée sur le quotidien de l'enfant. Créatures légendaires, magie, animaux verbaux et autres fantaisies sont désormais exclus des bibliothèques enfantines: place aux imagiers sur la ferme, aux aventures de Léo dans la cuisine et autres récits pragmatiques.

Nous faisons ici l'exact inverse. Si j'aime autant la pédagogie Charlotte Mason, c'est justement parce qu'elle place l'imaginaire avant le matériel: les enfants n'ont pas besoin de barres en bois, de milliers de puzzles et de cartes de nomenclatures. Tout cela n'est qu'accessoire. Et pour voir la ferme ou la cuisine, nous y allons en vrai! Le living book est la seule chose dont on ne puisse pas faire l'économie.

Les living books sont beaucoup plus que du quotidien: ils vendent du rêve, de l'évasion. Pas juste pour les enfants d'ailleurs: le succès du genre heroic fantasy atteste d'un réel besoin, à tout âge. Par chance Usborne et quelques autres maisons d'édition publient encore des ouvrages de très belle qualité: ni trop concrets ni délirants. Féériques sans tomber pour autant dans la niaiserie.
"La Fantaisie est une activité humaine naturelle. Elle ne détruit certainement pas la Raison, non plus qu'elle n'y insulte ; et elle n'émousse pas non plus l'appétit, ni n'obscurcit la perception de la vérité scientifique(...) La Fantaisie demeure un droit humain" J.R.R. Tolkien

Quel dommage de prétendre que les enfants ont du mal à différencier réel et imaginaire pour interdire les contes de fées! Oui, les enfants "vivent" leur imaginaire, mais parce qu'il leur permet de se construire. Il existe une énorme différence entre "faire croire" que le père Noël existe (en lui donnant une réalité matérielle mensongère), et raconter des histoires de lutins et de dragons. L'enfant n'est pas stupide: si on ne lui a jamais menti il apprend peu à peu à faire la différence entre ce qui risque de surgir au coin de la rue et ce qui n'existe que dans les pages de ses livres.

Mythes et contes ont plusieurs avantages inestimables: 

-ils sont indispensables culturellement. Non seulement les mythes sont la clef de tout la compréhension de l'architecture, de la littérature ou même de l'histoire, mais ils rejaillissent aussi dans les contes de fées. Les genres littéraires se répondent entre eux.

-ils ne sont pas moins "réels" qu'un roman terre à terre: rien de ce qui est humain n'est étranger au conte de fées. La jalousie, la sorcellerie, le crime, la beauté... toutes ces choses sont bien réelles, elles nous parlent du bien et du mal, en plaçant une juste distance avec le quotidien. "C'est dans les contes que j'ai pressenti pour la première fois la puissance des mots et le miracle des choses, de la pierre, du bois, du fer ; des arbres, de l'herbe ; de la maison et du feu ; du pain et du vin." J.R.R. Tolkien

-ils regorgent d'idées. Les idées sont très rarement "originales". En réalité nous les lisons ou nous les entendons avant de nous les approprier. Plusieurs idées croisées donnent une "nouvelle" idée. Se limiter à une littérature terre à terre, c'est réduire considérablement le vivier d'idées disponibles.

-ils boostent la créativité. La féérie apprend à penser au-delà des barrières.

De la naissance à cinq ou six ans nous ne "travaillons" pas. Les petits font leurs petits dossiers et colorient librement pendant que je m'occupe des grands, mais je n'ai aucun "programme". Je ne leur fais faire ni calcul, ni lecture, ni graphisme: ils sont libres de jouer, de lire et d'apprendre. MAIS nous n'avons pas de télévision devant laquelle s'abrutir, encore moins de jeux vidéo, le temps en extérieur est illimité, feuilles et crayons sont toujours en libre accès, et nous lisons plusieurs livres par jour.

Dès tout petits trois temps "rituels" sont réservés à la lecture: le matin (pour la Bible et les mythes grecs, nordiques et japonais), avant la sieste et avant le coucher du soir. Nous piochons dans leur bibliothèque de living books, qui est désormais bien garnie!

37 commentaires:

  1. je ne suis pas d'accord sur tout mais j'ai bien ri..... overdose de MM ?? ;-) hi hi hi

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    1. moi aussi j'avoue.... autant je valide le matériel, autant je fatigue des "je vis selon MM".... y a pas que ça dans la vie !! mais c'est à la mode...alors tout le monde s'y met...

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  2. Tout d'abord MERCI pour ce blog, sur lequel je viens toutes les semaines dans l'espoir d'un nouvel article, et MERCI pour tes traductions précieuses des livres de Charlotte MASON, que j'ai achetées et qui m'inspirent beaucoup !!!

    Je ne peux pas m'empêcher cependant de venir mettre mon grain de sel dans cette discussion ; je ne me pose pas en grande " manitou " Montessori mais avec mes 5 ans d'expérience et ma formation, j'ai appris à entrer dans la profondeur de cette pédagogie et à aller de l'autre côté du miroir...

    Ce que tu dis de la pédagogie Montessori qui n'accorde pas de place à l'imaginaire est partiellement erroné ; il s'agit d'une méconnaissance du grand public, des écrits de MM. Et oui, on lit des contes de fée et des récits imaginaires !!! Seulement pas avant que la distinction réel/imaginaire ne soit bien en place chez l'enfant, c'est-à-dire aux alentours de 5/6 ans.
    Et MM insiste très fortement sur l'importance d'ancrer l'enfant dans le réel et oui, il est primordial de visiter une ferme, aller dehors, voir les animaux... La géométrie s'enseigne d'abord en pleine nature en regardant les formes autour de nous, la zoologie par le contact avec les animaux, bref, beaucoup de points communs avec Charlotte MASON si l'on veut bien se donner la peine de creuser au-delà du Web et des livres vulgarisant à la petite semaine cette pédagogie si profonde...

    Quel dommage car les pédagogies devraient s'enrichir et se compléter plutôt que venir en compétition les unes les autres...

    Si tu veux plus de détails, je serai heureuse de continuer cette discussion par mail, pour ne pas polluer tes commentaires ;-)

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    1. Nous sommes absolument d'accord avec ce que vous dites là. Les Anglo-saxons font à notre sens l'erreur de donner de l'irréel et du fantasmagorique trop tôt. Or, il n'y a d'imaginaire riche que s'il y a distinction entre réel et inventé. Les USA sont un monde où le manque de réalité conduit à une déstabilisation profonde, à une exagération, une omniprésence du surhumain, du surnaturel, Hollywood montre bien cette adoration du surnaturel et le mépris des choses réelles : les Avengers dominent et on ne trouve pas l'esprit de Pagnol. Il y a une révolte constante contre le quotidien; on peut dire qu'à l'inverse, la France n'est pas assez dans l'imaginaire, par contraste, elle est dans l'explication rationnelle, étouffante, et même la poésie de Pagnol est suspecte, méprisée: la France est devenue trop quotidienne.
      L'imaginaire n'est réellement beau que dans la mesure où il sublime l'ordinaire. Encore faut-il donc que le réel soit bien enraciné. Il en va de même pour l'humour: l'enfant en bas âge ne comprend rien à l'ironie, il faut d'abord qu'il ait acquis l'humour simple.
      Alors, oui, nous pensons qu'il faut y aller par degré. Marcel Aymé, avec ses Contes du Chat Perché, est passionnant pour l'enfant de 7-8 ans, parce qu'on n'est pas trop loin de la vie, et que c'est drôle. Trop d'éloignement nuit à l'émerveillement.
      On a tendance à en rajouter et surajouter: cela fait perdre de la saveur. C'est certainement dans l'imaginaire d'une réalité transcendante, finalement, que les choses sont les plus éblouissantes.

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  3. Cette question est revenue en formation Montessori. J'ai bien aimé la réponse qui partait du contexte et de la vie de Maria Montessori. On nous a expliqué que MM était très croyante et qu'elle recommandait d'ailleurs une véritable éducation religieuse, notamment la lecture de la vie des saints.

    Vue d'aujourd'hui notamment pour les non-croyants (ou plutôt les non-catholiques), la vie des saints ressemble à des récits de contes de fées, en tout cas, remplace une partie de leur fonction. On y trouve des similitudes tant sur la morale et les valeurs de courage, etc.

    C'est une des raisons pour lesquelles, les récits imaginaires n'étaient pas vraiment nécessaires au niveau du développement de l'enfant.

    A mon avis "Psychanalyse des contes de fée" de Bettelheim permet de pousser la réflexion plus loin.

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    1. J'avoue ne vraiment pas porter Bettelheim dans mon cœur. En plus d'avoir littéralement détruit des dizaines de familles d'autistes en assimilant leurs mères à des nazies(!), sa psychanalyse des contes de fées est un plagiat tordu de Julius Heuscher et des conférences de Tolkien sur la féérie.

      Charlie: j'ai bien compris, mais attendre 5/6 ans c'est tres tard je trouve pour lire des contes de fées. C'est exactement ce qui me laisse perplexe dans cette pédagogie. Dès tout petits ils adorent sa les histoires de trolls, de turlutins, de méchantes sorcières, d'ogres affamés et de princesses aux longs cheveux... Là j'ai une fille de 3 ans qui dessine des cyclopes qui cherchent Personne!
      Toutes ces cartes de nomenclature, ce materiel numéraire, ces cartes alphabet... C'est tristoune non? En fait plus ça va moins je pense que le materiel est au centre des apprentissages. Montessori c'est un business colossal, mais cela détourne de l'essentiel: le principal ce sont les idées, le bain culturel, le temps d'écoute, les livres, les idées.

      Einstein disait que si vous voulez que votre enfant soit intelligent lisez lui des contes de fees. Si vous voulez qu'il soit plus intelligent, lisez lui encore plus de contes de fees. :-)

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    2. Ici les histoires de princesses et compagnies que j'ai tentées les laissent complètement froides...! On lit beaucoup, beaucoup d'histoires, on va très souvent dehors (à la ferme mais pas seulement), en exploration de la nature. Tout le matériel pédagogique n'en détourne pas !! Ici la "pédagogie", c'est 2x 1h30 dans la semaine, le reste du temps, c'est lecture, jeux libres, promenades, etc....
      Mes filles imaginent dans le sens de revivre la réalité vécue, mais pas dans un monde complètement inexistant...
      Je suis persuadée de la valeur fondatrice des mythes, culturellement et humainement, je suis fan de Tolkien, mais il y a un âge pour tout, selon moi.

      Pour le reste, Charlie a très bien répondu.

      Je comprends que tu fasses une overdose de MM, c'est très très à la mode, mais (comme pour Charlotte Mason !) ses écrits méritent mieux qu'une lecture rapide....

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    3. Je voulais préciser que je n'apprécie pas du tout l'analyse de Bettelheim sur l'autisme. Il a une grande responsabilité sur la vision de l'autisme, versus psychanalitique où les mères sont accusées des pires maux, vision encore en vigueur en France aujourd'hui.

      Il n'y a qu'à lire le témoignage de la famille Perrin (Louis pas à pas) pour s'en persuader.

      Je ne connais pas Heuscher, je vais donc me renseigner !

      J'ai commencé à lire des contes vers 6/7 ans, mais je n'ai pas vraiment accroché. Par contre, beaucoup des living books de ta liste, je les ai lus dans mon enfance. Je ne renierais jamais la magie des histoires et du bien qu'elles procurent même si je préfère les versions réalistes (question de goût j'imagine).

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    4. Oui, petitshomeschoolers, parce que vous parlez là de personnages auxiliaires. On peut imaginer tous les personnages qu'on veut, c'est ce que font les contes d'ailleurs, sur la base de personnages réels. Les personnages inventés totémisent des qualités ou des défauts, des fatalités etc. Mais il faut toujours, parmi eux, des personnages humains à travers lesquels se trouve la voie de salut.
      De même pour les décors, le contexte. Il est important de maintenir en partie du réel dans les décors et l'histoire que l'imaginaire se doit de ne pas bouleverser totalement, sans quoi l'enfant perd tout repère.
      En fait, si on y réfléchit (et merci de nous le permettre), l'imaginaire ne doit pas déstabiliser le réel et la construction de l'être. De même que le réel ne doit pas tuer l'imaginaire.
      Le premier cas est probablement le travers de la culture US, avec Halloween, ses cimetières sans enclos, ses super-héros, qui débouchent fatalement sur tant de violence et de déséquilibre. Le second celui de l'ex-URSS et de la France post-révolutionnaire qui a fait disparaître ses herboristes...
      Et puis, comme dit Céline, la vie des saints recèle un immense trésor de surnaturel allant dans le sens de la construction: il y a un sens.
      Tout débat sur l'éducation en revient toujours là: hors du sens, rien ne vaut.
      L'imaginaire est une clé indispensable

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  4. Je suis aussi une amoureuse des "vrais" contes pour enfants. Perrault, les Frères Grimm, Andersen... Tous ont bercé mon enfance. Mon fils de 6 ans (qui est en grande section) adore se plonger dans cet univers ! Cependant, j'aimerais savoir si vous travailler en particulier sur l'histoire lu ; comme par exemple, nous venons de lire "la petite poule rousse" et je me demandais s'il était nécessaire de travailler autour du thème de la poule, avec divers activités (découpage, collage, reconnaissance des lettres...). ? Ou alors un simple travail de narration à l'oral suffit ?
    Merci ;)

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    1. Nous avons eu les mêmes berceuses ;-)

      La narration, à partir de 6ans, suffit.
      Les découpages, coloriages et collages sont amusants, mais ce qui permet d'assimiler et de s'approprier une connaissance, c'est la narration.

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    2. Si je puis me permettre une réponse : je pense qu'en tant qu'éducatrice, nous voulons souvent en faire plus...trop! Et saisir toute occasion pour proposer un "travail", du "scolaire". Nous prenons le risque de l'overdose pour l'enfant ou de le détourner du plaisir de la lecture et de l'écoute. La narration est largement suffisante. Son cerveau et son imaginaire feront le reste tous seuls! De lui même, s'il en ressent le besoin, il cherchera à approfondir le sujet. En réalité c'est le travers de la maternelle (qui fait qu'à la fin j'en avais ras le bol d'enseigner dans ce niveau!), tout se termine toujours par du collage, du découpage et de la reconnaissance de lettres...! On en perd le plaisir et la beauté de l'histoire.

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    3. Tellement vrai Laurence.
      Cela me rappelle une discussion avec une maman, qui avait des enfants à mi temps dans le hors contrat et à mi temps dans le public, en PS. Elle déplorait les cahiers vides du hors contrat, alors que les cahiers de l'école publique étaient pleins à craquer. Dans la première ecole les enfants passaient la journée dehors: ils triaient des graines, faisaient des chasses au trésor, écoutaient des histoires, chantaient, jouaient au baseball; forcément les cahiers etaient vides, mais les enfants le soir avaient les joues roses et le sourire jusqu'aux yeux. J'y avais les miens 1j/semaine et j'étais RAVIE de ces cahiers vides et de ces petits enfants plein de boue sur les genoux.

      La seconde école, publique, rendait des sacs entiers de cahiers pleins de polycopiés aussi niais les uns que les autres, de mots recopiés bêtements et de coloriages. Mais les parents étaient contents, parce que les petits bouts, de 3 ans à peine, "travaillaient beaucoup".

      Je crois que la pression sur les tout petits est démesurée aujourd'hui, et que cela produit l'effet inverse: à 6ans ils sont déjà blasés de remplir des cahiers, assis derrière un bureau.

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  5. Ah Montessori, le monde qui existe entre les idées de départ et le matériel en vente jusque dans des grandes surfaces aujourd'hui... Je me souviens d'un article très intéressant en anglais sur un site avec des extraits de Maria Montessori (et non sur un blog d'expérience personnelle) qui insistait sur le fait qu'avant 3 ans l'enfant n'a besoin de rien d'autre que d'amour et d'attention.
    En tout cas je comprends bien ton exaspération et ton exemple de la ferme. Tous les enfants n'ont pas besoin de connaitre le mot tracteur, surtout si le seul moyen de le connaître est sur une fiche plastifié.
    Par contre pour la lecture du matin, avec les moins de 5 ans, pourrais-tu proposer des titres/des éditions pour la Bible comme pour les contes ? Merci d'avance

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    1. J'aime beaucoup Usborne.
      Leur Bible est tres belle, simplifiée sans excès, avec une belle couverture en tissu.
      Idem pour les mythes (grecs et nordiques): Usborne.
      Ils ont aussi de belles collections de contes.
      Père castor fait de beaux albums; j'aime particulierement les ouvrages illustrés par Gerda Muller (les turlutins! <3 )

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  6. J'aime ton article. J'aime la citation d'Einstein. J'aime moins la polémique visant à opposer Mason/Montessori. Leurs pédagogies sont très proches et tellement inspirantes, bienveillantes. Le matériel Montessori, tout comme les livres de botanique, la balance de Roberval, le globe terrestre, etc...chez Charlotte Mason, ne vient qu'en appui après nombre d'observations et d'expérimentations en direct ! Pour reprendre l'exemple de la ferme, cité, je ne vois pas où réside l'exaspération. On a tous eu, enfants, une ferme avec laquelle on a joué des heures et des heures ! C'est un univers merveilleux ! J'ai grandi dans une vraie ferme au milieu des vaches, des poules, des cochons et autres animaux et c'était un vrai terreau pour construire les histoires que je rejouais ou réinventais avec ma ferme-jouet. Tout, dans la pédagogie Montessori, fonctionne ainsi: d'abord, l'imprégnation dans le réél, ensuite, le matériel, en complément. Et, mes enfants adorent ce matériel qui les fait rêver et leur permet, en maths, de conceptualiser alors qu'avec des éléments du quotidien, on est vite bloqué: réunir 1000 bonbons ou 1000 pommes, c'est quand même moins pratique qu'un cube de 1000 perles. ;-) Pour ce qui est de la lecture des contes de fées, à proprement parlé, je découvre, ici, cette restriction à 5/6 ans dans la pédagogie Montessori. Je reste perplexe. Je fréquente régulièrement depuis 2 ans une pre-school Montessori, en Angleterre, et les livres de fiction, dont les contes de fées, occupent 70% de la bibliothèque ! Je crois vraiment qu'il y a un fossé vertigineux entre la vraie pédagogie Montessorienne exercée par des professionnels imprégnés de son esprit et tous les blogs et pseudo associations Montessori qui en donnent une vision très distordue. Donc, en ce qui nous concerne: vive les contes de fées et les pédagogies Montessori, Mason, Reggio-Emilia, Freinet ! Et, en clin d'œil, vive les p'tits chiens de Nicolas Vanier ! :-)

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    1. J'ai l'impression Aurore que l'Angleterre est plus soft dans sa mise en œuvre de Montessori. Je suis bien sûr pour les pédagogies alternatives, et s'il le fallait je préfèrerais cent fois savoir mes enfants dans une école Montessori qu'aux soins de l'éducation nationale!

      Mais Al de Cols l'a très bien décrit: il y a, de plus en plus, en France, un "fanatisme montessorien". Avec l'idée que c'est tout ou rien, qu'il faut vivre et penser Montessori, et que tout est une vérité absolue. Les publicitaires l'ont bien compris: "c'est Montessori donc c'est bien, alors allons-y gaiement sur les étiquettes".

      C'est ainsi que l'on m'a signalé que mes petits dossiers n'étaient pas adaptés aux moins de 6ans car ils regorgent de fiction. Et les articles sur "comment choisir un livre pour mon enfant" fleurissent.
      Je te cite MM:
      "Dans l'esprit de l'enfant il n'y a pas d'intérêt spécifique pour ces contes. Ils écoutent, au moins les plus âgés, mais ils portent en eux des impulsions plus importantes et plus naturelles. Quand ils sont libres de choisir, ils choisissent quelque chose de plus signifiant pour leur développement.."
      En gros il faudrait raconter des histoires basées sur le réel mais les contes féeriques sont proscrits (exit Disney, ghibli, Perrault, Grimm, Andersen, Peter Pan...)

      Adapter Montessori oui, bien sûr, ton école l'a bien compris. C'est avec " l'absolutisme montessorien" que je ne suis pas d'accord.

      Et oui, vive les petits chiens de Nicolas Vanier ! ;-)

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    2. Mon cerveau a dû oblitérer la partie consacrée à la fiction, dans la pédagogie Montessori. ;-) Tout simplement parce que ça n'a pas de sens. Et, en effet, ceux qui reprennent cette idée devraient reconsidérer leur jugement. On est dans une société qui laisse peu de temps libre à l'enfant pour rêver, s'émerveiller. Des pauses "contes" sont donc plus que jamais nécessaires !

      Tes petits dossiers sont magnifiques ! La présence d'un récit de fiction et d'illustrations merveilleuses en font tout le charme. Je comprends mieux ton agacement envers le tout Montessori. Le bon esprit français et sa manie de tout mettre vite dans une case unique et bien étiquetée, surtout ! :-)

      Et pour tordre le cou à cette idée que l'enfant ne s'intéresse pas spontanément à la fiction et à toutes les cases dans lesquelles chacun devrait rentrer: Thomas (mon aîné), pas loin du profil Asperger, a une panière remplie de livres documentaires. Il n'y touche que très rarement et quand je lui en lis, il s'ennuie. On a donc arrêté de remplir cette panière, pour le moment, au profit de ce qui l'intéresse vraiment: Roald Dahl, les contes, les mythes grecs, les livres de la comtesse de Ségur. Il les dévore ! Alors, les étiquettes et les grands principes qui devraient fonctionner absolument pour tous, hein......;-)

      Bon courage pour tes oreilles qui doivent siffler bien plus que les miennes du son de la critique. Tu accomplis un travail de titan en diffusant cette pédagogie Charlotte Mason qui est tellement passionnante et qui vient enrichir toutes les autres pédagogies alternatives. MERCI !

      Have a fantastiful day ! (imprégnation maximale de l'esprit Roald Dahl, depuis un mois, grâce à Thomas et à son fantastic Mr Fox......euh non.....son fantastic teacher! Ça donne des mots bizarres qui nous font bien rire et qui redonnent du baume au cœur.). <3

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  7. Je comprends mieux contre quoi tu te bas....je partage ton point de vue sur le fanatisme montessori ! Pour moi, l'essentiel n'est pas dans la pédagogie, mais dans l'art de l'accompagnement de nos enfants. Et, je vois dans cette engouement, un danger ! Celui d'oublier que la pédagogie n'est que le 10% de la transmission, tout l'art réside dans l'application avec l'intelligence du coeur et de la finesse de l'esprit. Une pédagogie Mason ou Montessori mal interprété fera autant de dégât que l'école publique !

    Montessori m'a énormément aidé pour ma vie de famille ! J'aime énormément cette pédagogie. J'aime ses principes. Mais, je ne suis pas pour enfermer tout le monde dans une même manière de penser et de croire.

    Je suis tombée dans montessori par hasard....c'était suite à une discussion avec une copine. Et, hop, j'y suis tombée dedans...mais je ne regrette rien ! J'ai investi dans le matériel et maintenant que j'ai un projet à long terme, cela ne me dérange pas du tout. MAIS; je ne m'enfermerai pas dedans et je me laisse le loisir de compléter et de vivre d'autres choses.

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  8. je crois qu'ill ne faut pas être très malin pour comprendre que réel et imaginaire ne sont pas incompatible quelque soit l'âge...
    Pour faire comprendre à un enfant ce qu'est un lapin il vaut mieux effectivement aller à la ferme ou, si on ne peut pas, lui montrer des photos ou images "réelles" en lui expliquant la vraie vie des vrais lapins mais ce n'est absolument pas incompatible avec les contes de lapins qui parlent et sont habillés! Par contre je ne pensent pas qu'on apprenne à un enfant ce qu'est réellement un lapin en ne lui lisant QUE des contes de lapins qui parlent et sont habillés.
    C'est le point sur lequel je ne suis pas d'accord avec MM (limite d'âge) mais qui a dit que les pédagogies devaient être figées?...
    Des sectaires il y en a partout malheureusement. Ils feraient mieux de faire marcher leurs tête...
    (coup de gu... pardon)
    Anne

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  9. Perso, je ne suis pas en guerre contre MM mais contre la littérature de supermarché ! Les livres j en suis boulimique depuis toujours et j en ai même créer pendant 7 ans avec des enfants. J en acheté tous les mois, c est ma priorité. Mes critères de selection, le premier : que je me fasse plaisir en le lisant et peut importe si le héros est un cochon... ma fille a un imaginaire de ouf...je le lui lis des albums destinés aux 4 ans alors au elle a 28 mois. Hier soir en me couchant j étais chien bleu et elle, Charlotte... ce matin, je serais peut être maman vache...

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  10. Je dirais aussi qu' il faut replacer MM dans son contexte... la littérature pour enfants n était pas aussi développée qu'aujourd hui. En ce qui me concerne je choisi des contes modernes, positifs ou il n est pas question de l ascendant de l adulte sur l enfant du style si tu n est pas sage tu seras transforme en...ou jeté dans la rivière. Pas besoin de développer la peur des enfants. L important est que l adulte fasse son travaille d'éducateur, c est lui qui fait le lien avec le réel. Si un enfant se réfugit pathologiquement dans l imaginaire c est qu' il vit dans un cadre dysfonctionnel et c'est pour échapper aux adultes...non pas aux livres !

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  11. Et pour finir ma sélection du mois : chien bleu, un goûter en foret, les oiseaux de julien roux. Et vous ?

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  12. J'aime bien faire un mix, j'adore les livres de Balthazar et les enfants aussi (pourtant inspirés montessori, mais pas si terre à terre), les dessins sont très beaux et les livres ainsi agréables à parcourir. Ils ont été fans pendant un long moment des livres kuma kuma de Kazue Takahashi, très proches de leur quotidien, parce que ça leur permettait de valider leur quotidien (ils avaient un peu moins de deux ans). Néanmoins, on adore se plonger dans l'imaginaire, j'ai suivi beaucoup de vos recommandations sur les living books, on profite aussi des voyages virtuels pour se poser dans la littérature du pays...
    J'ai tendance à me dire que tout est intéressant, l'éclectisme peut être aussi une vision de l'éducation intéressante? :)

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  13. Je ne comprends pas ses piques continuels contre la pédagogie montessori puisque tu ne l'as pas étudiée !!!! Je ne vois pas le problème....

    Pourquoi cette continuelle référence et comparaison à la pédagogie montessori ? N'est il pas possible tout simplement de faire connaître la pédagogie Charlotte Mason sans continuellement critiquée les autres pédagogies !!!!

    La ferme montessori est beaucoup plus que juste apprendre le nom des animaux.

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    1. Ah non, je ne suis absolument pas"contre" Montessori. Je répète ce que j'ai dit plus haut à Aurore: s'il le fallait je préfèrerais cent fois savoir mes enfants dans une école Montessori que dans l'éducation nationale.
      C'est contre le dogmatisme que je m'insurge. Et en France, aujourd'hui, existe un réel dogmatisme montessorien. Avec l'idée que c'est tout ou rien, qu'il faut vivre et penser Montessori, et que tout est une vérité absolue. Toutes les pédagogies sont adaptables, criticables sur leurs points faibles, sauf celle-ci. Cela pose question non?
      Les publicitaires l'ont bien compris: "c'est Montessori donc c'est bien, alors allons-y gaiement sur les étiquettes".
      C'est ainsi que l'on m'a signalé que mes petits dossiers n'étaient pas adaptés aux moins de 6ans car ils regorgent de fiction.
      Bref, que ce soit Montessori, Mason ou que sais-je, je crois qu'il faut toujours garder un œil critique. Pour moi Mason s'est royalement et gravement plantée sur l'apprentissage global de la lecture... et Montessori manque de fun et ne convient pas au homeschooling.

      Il faut pouvoir le dire plutôt que d'adhérer à une pédagogie en bloc, aveuglément, non?

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    3. j'adhère !
      Êtes-vous ma jumelle ?
      Je ris !
      Franchement je me délecte à vous lire !
      ET je suis vraiment d'accord avec vous...
      J'ai commencé mon IEF par Montessori, puis j'ai craqué (trop de matériel, et de rigueur...), je suis allée vers John Holt (j'adore mais très flippant dans notre pays ou tout doit être contrôlable !!), du coup Charlotte Mason m'a très vite séduite. Elle propose un système qui me convient très bien tant au niveau du rythme, du langage et que la culture.
      Je garde donc de mes expériences et formations un sacré mélange !
      Mon programme est varié et mes supports et pédagogies aussi...
      - Mico mon petit Ours pour la lecture et boites de phonèmes Montessori
      - Mason pour la culture générale, les sciences, l'histoire, la géographie, la littérature, l'art, et les cahiers nature,
      - Pour la grammaire beaucoup de lecture : donc Mason, puis Montessori (livrets de conjugaison, symboles et boites de grammaire (faits maison).
      Bref je vous confirme, qu'un mélange est bon et que Charlotte Mason est comme Mary Poppins : presque parfaite !

      J'en profite pour ajouter que vos listes de livingbook m'ont bien confortée dans mes choix, et que vos fichiers si jolis ont merveilleusement diverti Jeanne qui aime (avoir l'impression de) ne rien faire parfois...
      - Montessori pour les maths et John Holt pour lier...

      J'ai grandi au milieu des livres, de Corneille et Racine à Dumas en passant par Sir Conan Doyle, Comtesse de Ségur, Grimm, Perrault et les grecs !!
      Les contes de fée, Aslan, Michka le petit ours (à un autre âge...) et autres créature merveilleuses ont été une source fantastique d'inspiration et de réflexion...

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  14. Pour le choix d'une pédagogie, j'avoue ne pas avoir cherché. J'ai pris celle qui m'est tombée dessus, montessori.

    Montessori et homeschoolers ne sont pas incompatible, peut être dans sa version pure et originale ! Mais, pas dans une version ou l'en prend les principes...pleins de petits jeux autour des sons, pleins de petits trucs et astuces sont compatibles avec la vie famililale. Pleins de petits jeux pour les enfants de 2-3 ans peuvent aider les parents qui ont en marre de voire les caisses de jouet démontée sans arrêt ! Pleins de trucs à mettre en place tout simplement, sans chichi et qui apprenne la vie !

    Pour les contes, j'en sais rien ce qu'elle en dit..mais personnellement, j'observe des attirances différentes selon l'âge de mes enfants. 2-3 ans sont attirés par des livres très terre à terre et dès 5 ans, une préférence pour les contes.

    Que connais tu vraiment de cette pédagogie ? Es tu vraiment entrée dedans pour apporter de telle parole ?

    Je partage ton avis sur l'oeil critique...mais pour avoir un véritable oeil critique sur un dogme, il est à mon sens important de connaître; la pédagogie elle-même, la personne qui l'a développée et dans quel contexte socio-écononmique et pour quel public ? Là, tu as de vrai argument qui ont du sens.

    Je ne peux critiquer Charlotte Mason si je n'ai lu que 3 mots de sa part ! Par contre, si je veux opposé deux pédagogie avec argument et poids sans tomber dans la critique négative, alors, il faut que je connaisse les deux à fonds !

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  15. Bonjour, je découvre le blog : bravo! J'y ai lu de très bons articles et découvert de super sources! Je voudrais partager avec vous une observation faite en classe Montessori 3-6 ans pendant un stage récent :
    un petit garçon sans problème de 4 ans et demi y est scolarisé depuis la rentrée. Il est visiblement éveillé, dynamique, etc. Il connaît les noms de tous les dinosaures et des super-héros. Le problème est qu'il refuse de sortir de ces deux univers. Le stage était il y a deux semaines, et donc en fin de cette deuxième période scolaire, il ne s'était toujours pas investi dans la dynamique de classe (contrairement à tous les autres enfants, important de le préciser). Malgré l'attention des éducatrices, les incitations à s'intéresser à tout le reste, il restait bloqué dans son imaginaire, le seul jeu auquel il jouait était la bataille façon super-héros, autant vous dire que ce n'est pas facile dans un groupe montessori. J'ai donc enfin compris ce que voulait dire Montessori. Je crois qu'il faut beaucoup avoir fréquenté ses livres pour comprendre qu'elle est très emphatique, parfois un peu dogmatique de prime abord, mais que c'est une technique à elle pour réveiller les consciences. Ces allégations reposent sur des observations et un instinct incroyable. Moi qui ai deux enfants bercées de livres, et donc forcément de contes et d'animaux anthropomorphisés, j'étais très dubitative. Je comprends maintenant qu'elle était son but dans ce principe. Je suis également d'accord avec les commentateurs précédents en disant que Montessori, c'est une philosophie que l'on doit adapter et que l'appliquer au pied de la lettre devient très vite pesant. Pour ce qui est de l'imaginaire, à mon sens elle visait à équilibrer les sources et les attitudes des adultes qui plongeaient les enfants dans des histoires de père Fouettard et de monstres qui mangeaient les vilains enfants, du Père Noël et tutti quanti, bref un rappel de la nécessité pour le jeune enfant de ne vivre que dans l'irréel (d'ailleurs une fois la part des choses faites vers 6 ans, elle préconise l'imaginaire). Avec la télévision d'aujourd'hui le danger est encore plus grand pour ces enfants d'être immergés dès tout-petits dans l'imaginaire.
    Désolée du pavé, mais cette réflexion est tellement actuelle pour moi que je voulais partager avec vous! Bonne continuation

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  16. Entièrement d'accord! Notre fille de 3 ans raffole d'histoire en TOUT GENRE : elle a apprécié les histoire de type "je raconte la quotidien de" mais ne semble plus leur porter beaucoup d'intérêt. En revanche, la découverte des classique "revisités" vient de lui donner un intérêt tout particulier pour les ogres, les princesses, les loup set autres dragons! Chez nous aussi, plusieurs "temps" lecture : à 13h00 en lieu et place de feu la sieste, en fin d'a.m après les jeux en extérieurs et le soir au moment du coucher (un magasine entier de histoires pour les petits donc 3 contes et une BD).
    Pas d'histoire le matin à cause de l'école...mais il n'y en aura peut être plus l'an prochain...et nous prendrons notre temps...enfin!

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  17. merci merci! je suis très attachée aux contes traditionnels et la plupart des livres pour mes filles ont des animaux qui parlent... j'avais lu récemment effectivement que Maria Montessori privilégiait les livres réels et j'en étais un peu déroutée... cet article m'a vraiment convaincue de prendre un peu de ce qui me parle et me touche dans toutes ces pédagogies actives... très joli blog et merci pour tous ces partages

    Camille

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  18. Salut,

    Ma petite adore les contes de fées. J’ai vu que le portail pour enfants http://blog.badabim.fr/ propose pas mal de billets sur Boucle d’Or. C’est l’histoire que ma puce préfère ! C’est une version audio et du coup, j’ai le plaisir de voir son étonnement face aux diverses intonations de voix des personnages. :)

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  19. Salut,
    C’est un très bel article ! Pour ma part, je pense qu’utiliser le numérique pour conter des histoires aux enfants peut être avantageux. Ces derniers temps, j’utilise l’application pour enfants https://itunes.apple.com/fr/app/badabim-application-pour-enfants/id896181207?mt=8 qui contient plusieurs histoires classiques. Les illustrations sont magnifiques et, à vrai dire, j’aime le fait que mes petits se familiarisent avec la technologie en profitant des contes qui, comme tu l’as dit, boostent la créativité. A+

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  20. Bonjour,
    J'aime beaucoup votre blog ainsi que vos livres qui m'ont fait découvrir la pédagogie Charlotte mason.
    J'aimerai avoir votre avis, si vous connaissez ces livres, sur la collection mille ans de contes parue chez Milan.
    Je trouve ces livres moins beaux que les livres Usborne mais ils contiennent de nombreuses histoires. Je ne sais pas si elles sont bien écrites.
    En vous remerciant,
    Camille

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